Au cours des trois dernières années, la RDC a réduit de moitié les incidents liés aux violences sexuelles, passant de 15,000 cas en 2013 à 7,500 cas en 2015, selon le Rapport préliminaire du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les violences sexuelles perpétrées dans zones de conflits.
Du 11 au 13 octobre 2016, le Bureau du Représentant Personnel du Chef de l'Etat chargé de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants a tenu une conférence à Kinshasa, en partenariat avec le Bureau du Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU chargé de la lutte contre les violences sexuelles dans les zones de conflits, la MONUSCO et le PNUD. En réunissant plus de 200 participants, dont des représentants du gouvernement congolais, des chefs religieux, des organisations de la société civile, des groupes de défenseurs des victimes, ambassades locales, ONG et bailleurs de fonds, la conférence a évalué les progrès réalisés en RDC, identifié les défis persistants et fourni une tribune pour les recommandations qui serviront à établir un plan triennal sur les priorités nationales (2017-2019).
« La RDC est notre meilleure histoire. Elle a été notre laboratoire et nous allons prendre les leçons apprises ici pour les appliquer à d'autres endroits comme l'Iraq et le Soudan du Sud, » a déclaré Zainab Bangura, le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU chargé de la lutte contre les violences sexuelles dans les zones de conflits. Elle a également salué les efforts déployés par le gouvernement congolais en vue de soutenir la lutte contre les violences sexuelles, tout en félicitant le Représentant Personnel du Chef de l'Etat chargé de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants, Jeanine Mabunda, pour la mise en œuvre réussie de divers programmes d'aide visant à soutenir les victimes et à réduire les violences sexuelles.
« Après trois longues années de travail sans relâche, les résultats sont maintenant visibles, étant donné que le taux des cas de violences sexuelles a été réduit de moitié. L'ONU s'inspire d'une histoire réussie de la RDC, » a déclaré Mme Bangura, Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU chargé de la lutte contre les violences sexuelles dans les zones de conflits.
Mme Mabunda a noté la volonté politique affirmée du gouvernement congolais à continuer d'œuvrer en faveur d'une tolérance zéro contre les violences sexuelles en RDC. Elle a reconnu les efforts de collaboration fournis par les différents partenaires, applaudi leur réussite collective et a lancé un appel à l'action, afin d'encourager davantage la coopération visant à maximiser l'impact sur le terrain.
À l'issue de la Conférence, Mme Bangura et Mme Mabunda ont conduit une mission sur le terrain à l'est de la RDC, à Goma et Bukavu, pour étudier les projets en cours. À Bukavu, province du Sud-Kivu, la mission conjointe a participé à l'inauguration d'un nouveau bâtiment de l'unité Police Spéciale de la Protection de la Femme et des Enfants. Le représentant de la Police à cette inauguration a fait un commentaire sur la baisse des cas de violences sexuelles signalés, en déclarant : « pendant près de deux ans, on constate une réduction importante et constante des cas de violences sexuelles signalés à la Police à Bukavu, passant de 484 cas en 2014, 255 cas en 2015 et entre janvier et mi-octobre 2016 à 154 cas. Avec ce nouveau bâtiment, nous serons en mesure d'assurer une meilleure protection aux victimes. »
Après, Mme Mabunda et son équipe se sont rendues à Oïcha, au Nord-Kivu, à environ 40 km de Beni, où une série de six audiences publiques ont été organisées par le Tribunal militaire de garnison de Beni – Butembo, du 15 au 21 octobre 2016.
Cinq condamnations ont été prononcées contre les auteurs de violences sexuelles. Des sanctions comprenant des peines d'emprisonnement allant de 2 à 7 ans, des paiements de dommages-intérêts aux victimes. La peine de mort a également été prononcée dans le cas d'un viol avec assassinat de la victime. Pour appuyer les demandes en matière judiciaire à travers la RDC, un nombre croissant de femmes magistrats ont été déployées dans des zones où sévissent les conflits, en particulier dans les régions de l'est du pays, afin de renforcer la présence des femmes dans le système judiciaire pour instruire les cas de violences sexuelles.
Le Bureau du Représentant Personnel a collaboré étroitement avec les Ministères de la Défense et de la Justice pour lutter contre l'impunité, œuvrant à obtenir des condamnations grâce au système de justice militaire. Par ailleurs, des programmes et des réformes au sein de l'armée ont été initiés afin de réduire les cas de violences sexuelles. Ces initiatives ont abouti à des changements mesurables, et les condamnations d'officiers militaires de haut rang pour des crimes de violences sexuelles ont constitué un nouveau précédent, cela traduit l'égalité devant la loi. À partir de 2014 et 2015, 246 condamnations étaient prononcées pour des cas de violences sexuelles, selon le Général Joseph Mutombo, qui dirige la Commission de suivi du Plan d'Action des FARDC pour la lutte contre les violences sexuelles. Parmi les personnes condamnées il y a un Général et trois Colonels.
Le Bureau du Représentant Personnel continue à travailler en étroite collaboration avec l'ONU Femmes et le Fonds des Nations Unies pour la Population « UNFPA » sur la campagne Briser le Silence !, qui vise à de changer de comportement social dans l'ensemble de la RDC, promouvoir le dialogue et favoriser une tolérance zéro pour les violences sexuelles. Le Bureau travaille actuellement avec ses partenaires pour étendre la campagne à d'autres provinces, tout en soutenant un centre d'appel d'urgence qui permette aux victimes de dénoncer les auteurs et de mettre à leur disposition des informations sur où obtenir un appui juridique et médical.
En 2014, le Président Joseph Kabila a nommé Jeanine Mabunda en qualité de Représentant personnel chargé de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. Au cours des deux dernières années, son bureau s'efforce de lutter contre l'impunité, d'apporter des ressources aux systèmes de justice civile et militaire, de fournir des services essentiels aux victimes, d'autonomiser les femmes et les filles et de mobiliser la société pour mettre fin aux violences sexuelles en RDC. Jeune Afrique magazine l'a nommée l'une des 50 femmes africaines les plus influentes.