Afrique: Le rapport du Panel de Haut Niveau des Nations Unies au cœur d'un Viber public Tchat

Le Panel de haut niveau sur l'autonomisation économique des femmes a été lancé par Ban Ki-moon lors du Forum économique de Davos 2016.
24 Novembre 2016

Le rapport sur l’autonomisation économique de la femme soumis au Panel de Haut Niveau des Nations Unies sur la question a été au cœur d’un débat virtuel sur la plateforme Viber Public Tchat du Groupe AllAfrica Global Media. La plupart des 107 mille personnes ayant suivi ou participé au débat à l’aide d’un mobile ou ordinateur connecté et doté de l’application Viber sont presque unanimes sur le sujet qui était discuté. L’autonomisation économique des femmes passera par l’éducation, la sensibilisation, l’information de cette couche vulnérable au potentiel certain.

L’autonomisation économique des femmes passera certainement par leur éducation, leur formation, leur sensibilisation… C’est la conviction de la majorité des 107 mille personnes ayant suivi et participé au panel virtuel sur l’Autonomisation Économique des femmes que AllAfrica Global Media a organisé sur son Viber Public Tchat en début d’après-midi de ce jeudi 24 novembre 2016.

Organisé en partenariat avec le Secrétariat du Panel de Haut Niveau du Secrétaire Général des Nations Unies pour l'autonomisation des Femmes et le Comité National d'Orientation du 16ème  Sommet de la Francophonie, ce débat a permis de passer au peigne fin le 1er rapport que le Panel de Haut Niveau des Nations Unies a reçu sur la question de l’autonomisation des femmes.

Un document qui, selon  Amadou Mahtar Ba, Membre du Panel de Haut Niveau sur l'Autonomisation Economique des Femmes du Secrétaire Général de L'ONU, mentionne sept forces matrices majeures pour le changement. Il s’agit de s'attaquer aux normes défavorables et promouvoir des modèles exemplaires, veiller à la protection judiciaire et modifier les Lois et règlementations discriminatoires. A cela, M. Ba qui est, par ailleurs, co-fondateur et Président Exécutif de AllAfrica Global Media Inc, y a ajouté l’identification, la réduction, redistribution des taches et activités domestiques non rémunérées.

Entre autres recommandations, le rapport appelle à renforcer la possibilité d'acquisition des biens numériques, financiers et immobiliers, la transformation de la culture et les pratiques défavorables en matière d'affaires, l’amélioration des pratiques dans le secteur public en matière d'emploi et de passation de marchés mais aussi le renforcement de la visibilité, la voix collective et la représentativité des Femmes.

Amadou Mahtar Ba de lancer : « beaucoup d'études démontrent que l'autonomisation des Femmes en renforçant leurs capacités dans tous les domaines ne peut qu’être positif à la société toute entière ».

Mme Awa Faly Ba en charge de la Communication du Bureau Afrique de l’Ouest et du Centre de Plan International qui prend la balle au rebond met le doigt sur l'éducation, que ce soit formellement ou pas. Devant cet état de fait, elle pense qu’investir sur les jeunes filles est un levier majeur.

Marième Jamme de iamtheCODE qui est un mouvement global avec une touche africaine regroupant des partenaires technologiques divers, quand à elle, mise sur l’initiative des filles et des femmes aux technologies de l’information et de la communication. A son avis, quand une fille a des connaissances technologiques, elle peut se trouver facilement une source de revenu. « La révolution technologique est avec les filles et les femmes ». Ce qui ragaillardit Mme Azimath Adjassa, fondatrice d’une Plateforme collaborative de promotion des initiatives des femmes Africaines, basée à Bamako. A son avis, « avec la  volonté et la révolution digitale en Afrique, les hommes sont maintenant passés à l'arrière ».

Pour calmer l’engouement de cette dernière, l’une des interventions rappelle à l’assistance que « ce sont les femmes et les filles qui pourront porter le changement  mais la place et le rôle des hommes ne doit pas être occultés au risque d'être contre productifs ».

Toujours sur l’aspect digital, Sir Aick Djimbe du Bénin adhère à l’idée de Marieme Jamme avant de se demander : « comment y parvenir quand, aujourd'hui encore, un demi milliard de femmes ne savent toujours pas lire, 62 millions de filles sont privées de leur droit à l'éducation et 155 pays ont encore une législation qui différencie hommes et femmes ».

Devant ce tableau sombre, Mme Aïssatou Mbène Kane, journaliste sénégalaise estime qu’il faut trouver le mécanisme d'encadrer les femmes pour qu'elles puissent investir d'autres créneaux plus formels et y entraîner leurs sœurs. Pour cela, elle pense qu’il faut mettre l’accent sur la formation, la sensibilisation et surtout l'accès à  l'information. A son avis, les sept mesures du rapport, dans leur globalité peuvent certes  faire bouger les lignes, mais il en faudra plus. Avant de se réjouir du fait que : « dans le monde rural, vous verrez des femmes " illettrées  très entreprenantes qui n'ont rien à envier à certains diplômés ».

Dans cette même veine, Awa Faly Ba pense que l’éducation ne doit pas seulement concerner l'école occidentale. Mais plutôt au sens large avec accès aux savoir à l'information utile pour les prises de décisions pour l'entreprenariat...

Snobant tous ces préjugés, Mme Azimath Adjassa, pense qu'il revient aux femmes de décider de leur sort. Pour elle, « le problème majeur qui freine la représentativité féminine c’est le manque de soutien entre elles. La méfiance l'individualisme empêche les grands chantiers déjà abattus d'apporter leurs fruits ».

L’équation des taches domestiques rémunérées

S’il un point du rapport du Panel de Haut Niveau des Nations Unies sur l’Autonomisation de la Femme qui a suscité beaucoup de réaction, c’est bien celui relatif aux taches domestiques rémunérées. Les solutions proposées sur ce point risquent de se heurter à des croyances sociales au vu du questionnement soulevé dans ce Viber Public Tchat.

Dans la peau d'un chef de famille d’un village de son Burkina Faso natale, Kosimbo se demande : « Comment se dessine la question des taches domestiques non rémunérés ? » Avec le même étonnement, Awa Faly Ba de Plan International se demande : « Pour les tâches domestiques, les réduire comment? Et les redistribuer à qui? » Avant de lancer : « je crois plutôt qu'il faut valoriser socialement cette contribution ».

Azimath Adjassa,pour sa part, considère que « quelque soit ma classe sociale, les tâches domestiques ne retardent pas les femmes dans leur leadership ». Au contraire, a-t-elle souligné : « C’est de l'apprentissage étant donné que plus tard ces jeunes filles du village pourraient atterrir en zone urbaine pour bosser en tant que domestiques et en vivre ».

Contrairement à ses devancières, Jean Marie Bora de l’organisation SANTE PLUS du Burundi, de son côté, considère que l’obligation pour les femmes de réaliser la majorité du travail reproductif ou domestique pèse sur leur capacité de consacrer plus de temps au travail productif, à l’amélioration de leur qualité de vie et de leur bien-être, à la promotion de leurs droits et au développement de leur communauté. Pour lui, « la réduction de ce fardeau nécessite une remise en cause fondamentale des représentations sociales et culturelles de la masculinité, qui souvent dissocient les hommes de leur rôle reproductif ».

Pour Nafi, une autre participante, la résolution de toutes ces questions passera par rendre conforme les lois et règlements nationaux par rapport aux normes internationales régulièrement ratifié.

 

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