A l'ouverture de l'atelier régional pour l'Afrique de l'Ouest sur le Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP) ce matin dans la capitale de la Côte d'ivoire, un appel clair a été lancé à l'endroit de quatre Etats membres de la sous-région qui n'ont pas en encore accédé à l'initiative, de le faire, car le MAEP est un « bel outil de la bonne gouvernance » susceptible d'accélérer le développent.
Monsieur Alassane Diamouténé, Directeur du Cabinet du Ministre de l'Intégration et des Ivoiriens de l'Extérieur de la Côte d'Ivoire, au nom de son Ministre - empêché, a fait cet appel en présence des ministres et hauts fonctionnaires points focaux du Mécanisme de la sous-région, et des représentants des pays de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui n'ont pas encore accédé audit Mécanisme, c'est-à-dire : le Cap Vert, la Gambie, la Guinée et la Guinée Bissau.
« Dans notre zone de la CEDEAO, treize des quinze pays ont expérimenté une crise, un conflit et/ou une guerre civile du fait notamment de questions de gouvernance » a dit M. Diamouténé, en ouvrant l'atelier, tout en ajoutant que « la levée de cet obstacle, ne serait-elle pas fortement corrélée à la bonne gouvernance et a la prise en compte réelle des aspirations de nos populations. » Il a expliqué que ce contexte a contribué à l'engagement des pays de la sous-région aux initiatives d'évaluation de la gouvernance politique avec une référence au programme du MAEP.
Prenant la parole avant ce discours d'ouverture, le Dr Mustapha Mekideche - Président du Panel des Eminentes Personnalités du MAEP a située le contexte de la revitalisation du MAEP sur quatre principes : 1) le principe de réalité sur lequel l'on constate que le niveau de la gouvernance des pays membres du MAEP a progressé par rapport aux pays non-adhérents ; 2) le principe de solidarité qui veut que les pays d'une sous-région comme la CEDEAO puissent avancer au même rythme dans la gouvernance-politique, sociale et économique ; 3) le principe de conviction qui promeut l'idée que l'Afrique peut bien progresser sur le chemin de la gouvernance et peut le faire par se propres moyens ; et 4) le principe de subsidiarité qui entend la création des synergies avec d'autres organismes pour promouvoir l'adhésion au Mécanisme. Parmi d'autres appels, il a sollicité le plaidoyer de la CEDEAO pour que les pays de l'Afrique de l'Ouest puissent intégrer leurs plans d'action nationaux sur le MAEP dans les plans nationaux et régionaux de développement.
Quant au Dr Koffi Siméon, représentant le Président de la Commission de la CEDEAO - S.E Marcel Alain de Souza, cet organisme entend pleinement jouer son rôle pour soutenir les efforts des Etats membres pour une appropriation homogène et universelle du MAEP en Afrique de l'Ouest.
Le Vice Président du Panel des Eminentes Personnalités du MAEP (aussi Paneliste en Charge de la Cote d'Ivoire) - le Pr Mahmoud Youssouf Khayal, ainsi que la Représentante du Secrétaire Exécutif de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) Mme Hodane Youssouf qui ont aussi pris la parole, ont situé le Mécanisme dans son contexte d'originalité et d'innovation. Selon ces deniers, aucun outil au monde ne correspond au cadre de gouvernance et de responsabilisation du MAEP, qui est résolument en marche pour la gouvernance en Afrique en général et en Afrique de l'Ouest en particulier.
Plus de cinquante personnalités de l'espace CEDEAO ont répondu présent à l'invitation du Secrétariat du MAEP de l'UA, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique. Pendant les deux jours de l'atelier, ils aborderont de nombreuses questions sur le MAEP, notamment la sensibilisation sur la méthodologie d'évaluation de deuxième génération, le parrainage des quatre autres pays de la CEDEAO non encore membres du Mécanisme et le partage des bonnes pratiques.
A propos du Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs
Un mécanisme spécialisé de l'Union Africaine (UA), le Mécanisme Africain d'évaluation par les Pairs (MAEP) a été lancé en 2002 et mis en place en 2003 par l'Union Africaine dans le cadre de la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD).
Le MAEP est un outil pour le partage d'expériences, le renforcement des meilleures pratiques, l'identification des faiblesses, et l'évaluation des besoins en renforcement des capacités afin de promouvoir les politiques, normes et pratiques qui produisent la stabilité politique, une forte croissance économique, le développement durable, et l'accélération de l'intégration économique sous-régionale et continentale.
Les Etats membres utilisent le MAEP pour suivre eux-mêmes tous les aspects de leur gouvernance et leur développement socio-économique. Les acteurs de l'Union Africaine (UA) participent dans l'auto-évaluation de toutes les branches du pouvoir- l'exécutif, le législatif et le judiciaire - ainsi que le secteur privé, la société civile et les médias. Le processus de révision du MAEP offre aux Etats membres un espace pour le dialogue national sur la gouvernance et les indicateurs socio-économiques ainsi qu'une opportunité de parvenir à un consensus sur la marche à suivre.
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