La transformation industrielle de l'Afrique centrale ne devrait pas être du copier-coller

8 Décembre 2016

Libreville — Les politiques industrielles transformatrices qui cadrent avec la protection de l'environnement ne doivent pas faire l'objet d'un « simple copier-coller mais au contraire, elles doivent être bien conçues et adaptées au contexte local » a déclaré avec insistance M. Antonio Pedro, Directeur du Bureau Sous-régional pour l'Afrique centrale de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), au cours d'un débat politique sur la transformation structurelle du Gabon ce jeudi.

Le débat, motivé par les mutations enregistrées par l'économie mondiale qui a connu un effondrement des cours du pétrole brut (qui jusqu'ici était le principal contributeur au PIB du Gabon), a été organisé par la CEA avec l'appui du Ministère gabonais de l'Economie Forestière, des Eaux, de la Pêche et de l'Aquaculture. Il visait à encourager l'adoption rapide par le pays de politiques industrielles actuelles (et de transformation du bois) afin de promouvoir l'émergence.

De nombreux rapports publiés en 2016 par la CEA, notamment la Politique industrielle Transformatrice pour l'Afrique (Rapport Economique sur l'Afrique 2016), et une présentation cadrée sur l'exploitation forestière et industrie du bois au Gabon ont servi de points de départ des discussions.

Les principaux intervenants de la CEA ont lancé un appel pour le renforcement des capacités en matière de formulation/exécution de politiques industrielles et de compréhension des contraintes qui se sont manifestées avec l'avènement des accords commerciaux internationaux et ceux relatifs à la chaine des valeurs. Une telle situation ne devrait cependant pas empêcher les pays africains, notamment le Gabon, à oser pour poursuivre les politiques industrielles, en particulier dans le secteur du bois.

Et ce pays s'est véritablement montré audacieux dans le domaine de l'exploitation forestière et de la transformation du bois à travers l' «adoption de mesures restrictives en matière d'exportation de bois afin d'assurer une valeur ajouté plus élevée du bois extrait des forêts» depuis octobre 2010, a déclaré le Ministre gabonais de l'Economie Forestière, des Eaux, de la Pêche et de l'Aquaculture, Mme Estelle Ondo, qui a ouvert les débats. Selon ses dires, toutes ces mesures ont eu pour effet de stimuler la transformation du bois au Gabon, notamment dans ce que les experts appellent la première et deuxième transformation du bois.

Le potentiel de transformation structurelle du secteur forestier gabonais est indéniable en particulier si les observateurs gardent en mémoire que ce pays d'Afrique centrale compte plus de 23 million d'hectares de forêts qui recouvrent 90% de la surface totale du pays, d'après M. Simplice Nteme, Directeur Général des Forêts au Ministère de l'Economie Forestière, des Eaux, de la Pêche et de l'Aquaculture.

La concertation de ce jour fait partie d'une série de débats organisés en Afrique centrale par la CEA pour encourager les pays de la Sous-région à poursuivre le processus de transformation structurelle qui implique de passer de façon dynamique des structures économiques agricoles à faible valeur ajoutée à une agriculture productive, à la manufacture et à des services de qualité. Ce processus est considéré comme étant la voie vers la croissance inclusive et le développement durable. La prochaine concertation de la CEA sur la transformation structurelle en Afrique centrale est prévue pour le 15 décembre 2016 à Brazzaville, au Congo. Il s'articulera autour de l'amélioration des infrastructures de transport afin de favoriser la transformation structurelle dans le pays.

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