Le Sénégal ambitionne d'occuper la première place des pays l'Uemoa et de figurer dans le duo de tête au niveau de la Cedeao dans le prochain classement Doing Business de la Banque Mondiale sur la facilité des affaires. Cette projection est le résultat d'un benchmarking établi sur la base de la deuxième génération du Programme de réformes de l'environnement des affaires et de la compétitivité (Preac). Un résultat qui passera forcément par lever les écueils notés dans la mise en œuvre des réformes.
Avoir le meilleur environnement des affaires de la zone Uemoa, être parmi les deux meilleurs réformateurs de la Cedeao en matière de facilité, ce sont entre autres projections d'un premier benchmarking fait par un cabinet sénégalais qui a présenté, ce lundi 16 janvier à Dakar, le rapport en vu de la mise en œuvre du Programme de réformes de l'environnement des affaires et de la compétitivité (Preac) pour la période 2016-2018 voire 2019. Ce qui ne sera pas chose aisée vu les nombreuses limites relevées dans la mise en œuvre des réformes arrêtées par les Groupes de travail du Conseil présidentiel de l'investissement (Cpi).
Pourtant, le niveau d'exécution du Preac 1, est jugé « très satisfaisant, avec plus d'une quarantaine de mesures déjà finalisées et effectives sur cinquante-six ». Le ministre de la Promotion des investissements, des Partenariats et du Développement des téléservices de l'État, Mme Khoudia Mbaye avise que la période 2013-2015 a enregistré un taux de réalisation de 95% sur les 56 mesures qui étaient retenues. Ce qui serait à l'actif des progrès notés dans le dernier classement du « Doing Business 2017: l'égalité des chances pour tous » qui avait vu le Sénégal se classer à la 147e position sur 190 économies mondiales.
Ce qui ne semble pas entièrement faire l'affaire. Les acteurs interrogés par le cabinet qui a réalisé l'étude sur le projet de document Preac 2 considèrent que la justice, la gouvernance, l'administration et la fiscalité constituent des contraintes majeures mais aussi des leviers à opérationnaliser. Ces derniers constitués en partie des membres du secteur privé ont également émis des soucis par rapport à l'énergie et au foncier.
Dans cette même veine, l'environnement des affaires sénégalais souffrirait également de la problématique des délais d'exécution et l'achèvement des mesures. La sécurité juridique, la corruption, la responsabilité des autorités gouvernementales sont autant de griefs sur lesquels les acteurs ont pointé un doigt.
L'absence de leadership politique fort devant conduire à la mise en œuvre des réformes a été aussi mise sur la table.
A cet effet, il est jugé nécessaire de réajuster le cadre institutionnel pour la prise en compte des nouvelles réformes ainsi que le contexte très concurrentiel. Il faut rappeler qu'en plus de ses « adversaires » au niveau de l'Uemoa et de la Cedeao, le Sénégal devrait faire face à la concurrence des pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) qui ont les mêmes visées.
4,815 milliards de F Cfa pour la Preac 2
Le Sénégal a gagné 31 places en l'espace de trois ans dans le Classement Doing Business. Ce qui, selon Mme Khoudia Mbaye, explique les bonnes notations d'agences internationaux comme Standard and Poors, Moody's…mais aussi la qualité de l'investissement privé. Un mieux que le pays veut conforter avec la deuxième phase du Preac.
Le directeur général de l'Agence nationale chargée de le Promotion des Investissements et des Grands Travaux (Apix), M. Mountaga Sy confie que la phase 2 du Preac sera articulée autour de quatre axes stratégiques dont la poursuite et l'achèvement des réformes structurelles et sectorielles; la réduction des coûts des facteurs de production et des frais indirects de transactions.
A cela, M. Sy y ajoute la poursuite de la simplification et de la dématérialisation des démarches liées à l'investissement et au commerce ; la promotion de zones compétitives à travers la mise en place de plateformes d'investissement, d'agropoles et de zones économiques spéciales. Selon lui, les fondamentaux du Preac 2 reposent sur la simplification des procédures. Ce qui va porter sur le renforcement des réformes pour conforter la place de choix visée par le Sénégal.
Pour y parvenir, le cabinet d'étude table sur un budget de 4,815 milliards de F Cfa sur la période de 2016-2018.
Le Preac 2 travaillera aussi à la simplification et de la dématérialisation des procédures mais aussi la promotion des zones compétitives à travers les plateformes d'investissement, les Zones Économiques Spéciales…
Pour le cabinet à l'origine de ces orientations, le Sénégal peut compter sur ses atouts notamment sa capacité de résilience, les conditions d'une croissance forte et durable, l'essor du secteur privé… A son avis, le pays doit travailler à faire face à l'enjeu d'un engagement collectif mais aussi de parfaire le cadre institutionnel devant un climat des affaires de classe mondiale pour attirer plus d'investissements.