(Dakar, ce 19 janvier 2017) – Suite à la crise politique en vigueur en Gambie, des pays frontaliers à cet Etat dont le Sénégal ne cessent d’enregistrer l’afflux de milliers de réfugiés, nous faisant craindre une dérive humanitaire. Les informations à notre disposition indiquent que ces réfugiés sont principalement originaires de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit de Gambiens, Sénégalais, Guinéens, Mauritaniens, Maliens et Ivoiriens. Beaucoup parmi eux sont arrivés au Sénégal, notamment à Ziguinchor, Kolda et à Kaolack, pour se réfugier auprès de leurs parents sénégalais.
L’afflux de ces réfugiés ne cesse d’augmenter à cause de l’intransigeance du Président sortant de la Gambie, M. Yahya Jammeh.
Face à cette situation, nous n’avons enregistré aucun dispositif d’accueil et de prise en charge des personnes qui fuient les représailles et menaces du pouvoir en place. Selon le compte rendu des responsables de cellules régionales du CONGAD dans les régions frontalières à la Gambie, ni du côté du Gouvernement du Sénégal, encore moins de celui du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) aucun dispositif crédible n’est en place. C’est le lieu de saluer l’initiative « Plan de contingence pour la gestion des flux migratoires » pilotée par les gouverneurs de région en rapport avec les services techniques déconcentrés et les ONG dans les zones cibles.
Nous lançons un Appel à toutes les ONG membres et non membres du CONGAD à se mobiliser face à cette situation difficile et sans précédent dans l’histoire des peuples gambiens et sénégalais. Elles doivent apporter secours et assistance aux réfugiés et porter la voix contre la guerre.
Aussi, nous sonnons l’alerte pour que la situation des personnes déplacées ne se transforme en crise humanitaire, pour soulager les familles d’accueil et pour prémunir le Sénégal des problèmes d’insécurité que pourrait entrainer l’arrivée massive de populations désœuvrées.
Nous appelons le Gouvernement et le HCR à se concerter en urgence, en y associant toutes les bonnes volontés, pour trouver une solution à cette situation précaire.
Pour le CONGAD,
Le Président du Conseil d’administration