Afrique: Commission de l'UA / Abdoulaye Bathily - « Je ne suis pas un candidat de circonstance mais de conviction »

Abdoulaye Bathily, commission UA
23 Janvier 2017

Trois jours avant de prendre son envol pour Addis-Abeba, le professeur Abdoulaye Bathily a procédé à la présentation de son programme et sa vision pour la Commission de l'Union Africaine. C'était au cours d'une rencontre avec les journalistes tenue ce lundi 23 janvier à Dakar. Face à la presse, ce candidat à la présidence de la plus grande institution africaine a invité tous ses pairs du continent à se consacrer sur l'essentiel : « la paix et la sécurité dans le continent ». 

Après une tournée sur presque tout le continent, l'heure a été au bilan de sa campagne pour le professeur Abdoulaye Bathily. L'envoyé spécial des Nations Unies pour la résolution de plusieurs conflits en Afrique, au cours de ces dernières années, affirme avoir capitalisé suffisamment d'expériences pour remplir pleinement les obligations d'une présidence de la Commission de l'Union Africaine. « J'ai suffisamment d'expériences de terrain, de parcours et d'engagement, forgés à travers ma vie sociale et ma vie politique pour gérer cette Commission ».

D'après l'ancien ministre d'État sénégalais chargé des affaires Africaines de 2012 à 2013, « l'Afrique fait face à des défis énormes ». Abdoulaye Bathily estime que la paix et la sécurité sont des questions capitales, sur lesquelles la Commission doit mobiliser toutes ces forces. « Tous les pays traversent une transition politique. Des moments souvent très complexes dont les acteurs eux-mêmes ont des motivations multiples. Ainsi, les États doivent privilégier l'intérêt des peuples au-delà des calculs », a confié le professeur Bathily.

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Conscient des défis de l'heure, il reste convaincu d'avoir accumulé suffisamment d'expérience pour comprendre les mentalités des acteurs engagés dans les différents conflits et transitions politiques. A son avis, ceci lui permettra de négocier avec intelligence pour une unité des peuples, des États au service des peuples.

Au-delà, de cette mission de paix et de sécurité, le professeur Abdoulaye Bathily a également axé son programme sur la recherche et le développement économique, social voire culturel mais précise que ceci ne peut se réaliser que dans un contexte politique favorable. « Il ne peut y avoir de développement économique, sans paix dans le continent et vice versa ».

Abordant la question économique, le Pr Abdoulaye Bathily estime qu'«il serait nihiliste de penser que rien a été fait mais force est de constater que le chemin est long au regard de la demande en éducation, en eau potable, santé pour tous et bien être ». Pour lui, il faut une Commission qui soit à même de répondre aux réformes structurelles, une Commission dynamique, assumer une volonté politique pour donner un « renouveau à cette Afrique », affirme-t-il.

Malgré les nombreuses candidatures, M. Bathily se dit très confiant quant à l'issue des votes le 30 janvier à Addis-Abeba grâce au soutien du président Macky Sall et de la Cedeao.

Barrow invité à être à l'écoute du peuple gambien

Candidat à la présidence de la Commission de l'Union Africaine, Abdoulaye Bathily  n'a pas échappé à la question brulante de la crise gambienne. Face à la presse, le Pr Abdoulaye Bathily confie que « ce qui s'est passé en Gambie doit être une leçon ». « C'est un bon modèle parce qu'il est rare de voir la région ; l'UA et l'ONU adopté la même position ».

D'après lui, « le déploiement militaire a été un élément dissuasif. Fort heureusement du sang n'a pas été versé ».

Adressant un message à Adama Barrow, nouveau président élu de la Gambie, le professeur Abdoulaye Bathily l'invite à suivre les intérêts du peuple. « Je n'ai pas de leçon à lui donner pas plus que le peuple gambien. Nos pays sont fragiles. C'est seulement dans la sagesse, dans la gestion du pluralisme ethnique, religieuse et politique qu'il pourra assurer une stabilité durable », lance-t-il.

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