Afrique: Les États invités à mobiliser des ressources pour l'amélioration des statistiques agricoles et rurales

23 Janvier 2017

La Banque Africaine de Développement (Bad) demande aux gouvernements africains et aux partenaires au développement de prendre les dispositions nécessaires pour la mobilisation des ressources afin d'améliorer les statistiques agricoles et rurales.

L'invite a été faite à l'ouverture de la Conférence sur les statistiques agricoles et la réunion du comité régional de pilotage du Plan d'action pour améliorer les statistiques agricoles et rurales en Afrique.  C'était dans la matinée de ce lundi 23 janvier à Dakar. Cette rencontre de trois jours provoque la réflexion autour du thème : « Soutenir le développement des statistiques agricoles à travers les politiques agricoles nationales ».

Le représentant résidant du Groupe de la Bad au Sénégal, M. Adalbert Nshimyumuremyi inscrit cette démarche au cœur d'un cadre de la mise en œuvre des plans stratégiques développés dans le cadre du Plan d'action de l'Afrique pour la Stratégie mondiale pour l'amélioration des statistiques agricoles et rurales.

Cette invite s'impose du fait que dans la plupart des pays africains, les statistiques agricoles ne sont pas collectées d'une manière consistante. En plus, se désole le représentant de la Bad, « là où elles existent, elles peuvent ne pas être à jour à cause des contraintes budgétaires qui limitent la conduite régulière d'enquêtes agricoles ». M. Nshimyumuremyi de préciser : « La qualité et la fiabilité des données agricoles, ainsi que leur disponibilité constituent donc de grands défis ».

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Il rappelle ainsi le rôle central et stratégique que joue l'agriculture dans le développement de l'Afrique. Un secteur qui emploie 65 à 70% de la main-d'œuvre africaine, contribue substantiellement (environ un tiers) au Produit intérieur brut (Pib) du continent et, à ce titre, est la clé de la croissance économique, de l'augmentation des revenus, de l'amélioration du niveau de vie, de l'éradication de la pauvreté et de l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Sur cette lancée, M. Nshimyumuremyi y greffe la place de choix qu'occupe l'agriculture dans les objectifs prioritaires de la Bad. « Sa planification, sa gestion et son suivi doivent par conséquent reposer sur un système d'information solide, ce qui exige une disponibilité sur le long terme de données statistiques complètes, fiables, à jour et cohérentes », estime-t-il.

En réponse à ces défis dans les pays en développement, confie-t-il, une Stratégie mondiale (Sm) pour l'amélioration des statistiques agricoles et rurales a été élaborée et approuvée par la Commission statistique de l'ONU en février 2010. La Stratégie mondiale repose sur trois piliers à savoir : disposer d'un ensemble minimum de données de base; intégrer l'agriculture dans les Systèmes nationaux des statistiques (Sns); et assurer la viabilité du système statistique par la gouvernance et le renforcement des capacités statistiques.

Comme tête de file, fait-il savoir, la Banque a, en collaboration avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao), la Commission de l'Union africaine (Cua) et la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (Cea), élaboré un Plan d'Action 2011-2017 pour la mise en œuvre de cette stratégie en Afrique.

Pour le représentant résident de la Bad, la mise en œuvre du Plan d'actions africain exige entre autres, l'élaboration au niveau de chaque pays africain d'un Plan stratégique de développement des statistiques agricoles et rurales (Pssar) suivant un processus inclusif et participatif comprenant une phase de Préparation/Lancement, une phase d'Evaluation et une phase de Planification.

De l'avis de M. Nshimyumuremyi, ce plan doit aussi être intégré à la Stratégie nationale de développement de la statistique (Snds). « A cette fin, 23 pays africains, dont le Sénégal ont déjà élaboré leur Pssar et 15 sont à différentes étapes du processus d'élaboration ».

C'est ainsi que le secrétaire général du ministère de l'agriculture et de l'équipement rural du Sénégal, M. Dogo Seck espère qu'au sortir de cette rencontre, les participants qui viennent de plusieurs pays africains seront dotés de connaissances à même de faire le plaidoyer de l'importance du développement des statistiques agricoles, et d'assurer une meilleure stratégie pour la mobilisation de ressources nécessaires à cet effet.

 

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