Dakar (Sénégal) — L'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), en collaboration avec la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA), a récemment organisé un séminaire en vue de trouver des solutions au chômage auquel font face les jeunes en Afrique.
Le séminaire qui est intitulé « L'emploi des jeunes en Afrique: comment tirer parti de l'opportunité du dividende démographique ? » fait partie d'un programme de formation dispensé par les institutions sur les projections démographiques.
Le séminaire s'est tenu au siège de l'IDEP à Dakar, au Sénégal.
L'emploi et le dividende démographique sont au cœur des priorités internationales, à savoir les Objectifs de développement durable (SDG 8, 5, 1 et 4) et le plan de développement de 50 ans pour l'Afrique, l'Agenda 2063. Les dirigeants africains ont accordé beaucoup d'attention à la question à s'assurer que les jeunes occupent un emploi rémunéré dans leurs pays respectifs.
L'un des principaux défis de l'Afrique demeure l'emploi des jeunes. Le séminaire a formulé de fortes recommandations en demandant aux dirigeants africains de saisir l'opportunité du dividende démographique et d'impliquer les jeunes dans les activités politiques et économiques de leurs pays.
La population de l'Afrique est la plus jeune au monde. Selon les prévisions officielles, elle atteindra 400 millions de personnes âgées de 15 à 24 ans d'ici 2045. Cela signifie que la population active africaine augmentera avec moins d'enfants et de personnes âgées à prendre soin.
Le défi majeur est d'investir plus que jamais dans les jeunes générations pour leur procurer des emplois décents et prévenir les risques liés à l'oisiveté croissante des populations, à savoir la vulnérabilité et la pauvreté, les relations et l'instabilité sociale, le crime organisé et le terrorisme, La migration illégale, entre autres fléaux.
Le séminaire a rassemblé des décideurs politiques, des diplomates des États membres africains et des organisations internationales, ainsi que des représentants du secteur privé sénégalais, des universitaires et d'autres experts travaillant sur les questions liées au développement économique et social de l'Afrique.
Ce séminaire a permis d'examiner les profils démographiques sénégalais et africains et a permis aux participants de discuter de la pertinence et de l'efficacité des politiques sur le dividende démographique.
M. François Pelletier, Représentant du Département des affaires économiques et sociales (DAES), présente la dynamique démographique en Afrique subsaharienne et les projections sur la tendance de la structure par âge de sa population.
En effet, d'un point de vue démographique, la transition démographique est considérée comme une période favorable au développement économique, à l'investissement dans les systèmes sociaux et au développement humain sur le continent.
Le Représentant du Bureau régional du Fonds des Nations Unies pour la population, Dr Justin Koffi, et le Coordonnateur régional de l'initiative Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (SWEDD), soulignent que le dividende démographique ne devait pas être perçu comme une fatalité, mais comme un processus obtenu grâce à des réformes économiques qui créent des emplois, des investissements dans le capital humain et la bonne gouvernance.
M. Mayacine Camara, représentant le Ministère de l'économie et des finances du Sénégal et Chef de la Direction de la planification et des politiques économiques, dans son exposé explique la manière dont son pays entend tirer parti du dividende démographique, notamment en privilégiant les réformes économiques et le développement du secteur social dans ses stratégies.
Selon M. Mamadou Bousso, chercheur au Centre d'économie appliquée et de recherche financière de l'Université de Thiès (CREFAT), il est nécessaire de réduire sensiblement le taux de dépendance dans les pays africains et d'empêcher la population active de revenir à la précarité après leur retraite à 65 ans.
Le jeune entrepreneur, M. Sobel Aziz Ngom, Directeur exécutif de Social Change Factory, souligne la nécessité d'élaborer une approche participative et inclusive dans la formulation de politiques de réduction du chômage des jeunes et d'adapter les compétences aux besoins du marché du travail.
Outre les exposés et les discussions, la réunion a permis aux participants de partager leurs préoccupations et de formuler les recommandations suivantes:
Nécessité d'une meilleure coordination de l'approche multisectorielle de la mise en œuvre des politiques sur le dividende démographique en Afrique ;
Adapter des programmes qui correspondent au futur développement industriel du continent ;
Moderniser l'agriculture et la pêche afin d'améliorer la productivité des systèmes familiaux et d'accroître la valeur ajoutée dans les industries alimentaires ;
Garantir la protection sociale et intégrer le secteur informel en mettant l'accent sur l'emploi décent pour les jeunes et les femmes ;
Promouvoir le travail autonome en assurant le renforcement des capacités techniques grâce à la formation professionnelle et technique, au service communautaire obligatoire et l'accès facile au financement.