Sénégal: 30 militaires et gendarmes à l'école de la prévention et la lutte contre les abus sexuels

Atelier de formation des formateurs sur la prévention et la lutte contre les abus sexuels
14 Février 2017

Le personnel des missions de maintien de la paix de l'armée et de la gendarmerie nationale sénégalaise seront à nouveau à l'école de l'ONG Femmes Africa solidarité (Fas) à travers son Centre PanAfricain pour le Genre, la Paix et le Développement (Pac). Suite aux deux premiers tenus à Dakar et à Thiès, un atelier de réplication de trois jours s'ouvre ce mercredi 15 février dans la cité du Rail. Financé par l'Ambassade de Grande Bretagne, cette initiative est soutenue par l'Ambassade du Japon au Sénégal et l'Union Africaine.

Le processus de sensibilisation du personnel sénégalais engagé dans les missions de maintien de la paix sur la prévention et la lutte contre les abus sexuels se poursuit. Une trentaine de participants issus des corps de l'Armée ainsi que de la Gendarmerie sera sensibilisée sur les questions de violences basées sur le genre. Elle sera également formée aux outils et mécanismes pour prévenir et lutter contre les abus et exploitations sexuels dans les zones de conflit.

L'information est de l'ONG Femmes Africa solidarité (Fas) qui est à l'origine de cette initiative à travers son Centre PanAfricain pour le Genre, la Paix et le Développement (Pac). La rencontre se fera dans le cadre d'un atelier de réplication de trois jours qui s'ouvre ce mercredi 15 février à Thiès. Elle fait suite à une première tenue le 25 au 27 Janvier 2017 à Thiès, à 70 km de Dakar.

FAS justifie le choix d'unir les corps de l'Armée et de la Gendarmerie par le souci de massification et de renforcement de capacités de chaque corps de défense et sécurité au niveau local afin d'inclure les contingents disponibles sur le terrain. Elle précise, par ailleurs, que la présente activité se tiendra à Thiès au profit des militaires majoritairement présents dans cette région mais également issus d'autres régions voisines et aussi des quelques contingents de la Gendarmerie nationale.

A l'en croire, cette activité s'inscrit et se poursuit dans le cadre du projet pilote « Formation du personnel des missions de maintien de la paix sur la prévention et la lutte contre les abus sexuels» financée par l'Ambassade de Grande Bretagne et soutenue par l'Ambassade du Japon au Sénégal et l'Union Africaine, dont la Formation des formateurs, s'est tenue du 07 au 09 novembre à Dakar.

L'atelier vise à former et à outiller les militaires et les gendarmes sur les questions d'exploitation et abus sexuels dans les opérations de maintien de la paix. De façon spécifique, les sessions chercheront à sensibiliser les militaires et les gendarmes sur la dimension et les concepts genre ; renforcer les connaissances sur les questions de violences basées sur le genre en zone de conflit.

Il sera également question de sensibiliser sur les notions de vulnérabilité des femmes dans les conflits armés et sur les instruments juridiques de protection des droits des femmes et des enfants; insister sur les règles de comportement et d'éthique du soldat de la paix ; renforcer le partenariat avec l'Armée et la Gendarmerie pour l'appropriation du module dans les programmes de formation de pré-déploiement ou d'instruction.

La même source rappelle que le projet pilote circonscrit au Sénégal répond à la politique du Conseil de Sécurité des Nations Unies et du Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine pour une « tolérance zéro » contre les cas d'exploitation et d'abus sexuels commis par les forces de maintien de la paix. Il vient renforcer également la vision de l'architecture africaine de paix et sécurité 2016-2020 qui trace la voie à suivre pour consolider les acquis et s'attaquer aux problèmes en matière de paix et sécurité en Afrique.

L'Ong Fas place cet atelier dans un contexte mondial rythmé par les nombreux défis sécuritaires, dont les principales victimes sont les populations civiles, en particulier les femmes et jeunes filles qui subissent toutes formes de violence.

Avant de souligner que « ces violences sexuelles, autrefois utilisées par les groupes armés comme arme de guerre sont aujourd'hui commises par les forces de maintien de la paix, celles-là mêmes dont la mission vise à protéger les populations civiles ».

Et de rappeler qu'au cours de l'année 2016, l'ONU a recensé 44 accusations d'abus sexuels qui auraient été commis par ses Casques bleus (même si les faits remontent souvent aux années précédentes) dont 29 concernent les officiers de la MINUSCA.

D'autres accusations révélées début avril mettent en cause la force française Sangaris en Centrafrique (Rca) ainsi que les contingents burundais et gabonais de la MINUSCA. Sept cas ont aussi été recensés en République démocratique du Congo (RD Congo), deux en Haïti et d'autres en Côte d'Ivoire, Soudan du Sud et au Mali pour ne citer que ces cas.

 

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