Quatre milliards de F Cfa c'est le coût global du projet destiné à appuyer la promotion de l'accès des institutions de microfinance (ou Systèmes financiers décentralisés) au système de paiement régional de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). L'initiative de la Banque africaine de Développement a été lancée ce jeudi 23 février à Dakar, conjointement avec la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao).
La Banque africaine de développement (Bad) a matérialisé son souhait de renforcer les capacités des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) ou Institution de microfinance et à mettre en place des solutions et mécanismes leur permettant l'accès au système de paiement régional de l'Uemoa en vue d'une plus grande diversification de leur offre de services financiers.
Avec un financement sous forme de don du Fonds africain de développement, une enveloppe de 3,900 milliards de F Cfa a été accordée au projet pilote pour la promotion de l'accès des Sfd au système régional de paiement de l'Uemoa. La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) qui est l'organe d'exécution de ce projet pilote, va contribuer à hauteur d'un milliard de F Cfa. Ce qui fera un financement global de plus de quatre milliards de F Cfa.
Face à la presse ce jeudi 23 février à Dakar, le représentant résident par intérim de la Bad au Sénégal, le Dr Eguida Kossi Robert souligne que cet appui aux SFD leur permettra une plus grande diversification de leur offre de services financiers. Ce qui, à l'en croire, permettra également l'accessibilité aux segments les plus défavorisés de la population (population rurale, femmes, jeunes, micro et petites et moyennes entreprises), et d'une amélioration de leur conditions de vie.
M. Mamady Souaré de la Bad qualifie ce projet d'inédit en Afrique. Pour cette phase pilote qui s'étend sur trois ans (2017 – 2019), il confie qu'il est prévu que l'accès des populations aux services financiers fournis par les SFD passera de 16,6% en 2015 à environ 25% à fin Août 2019. Dans la même veine, son homologue basé à Abidjan, M. Gabriel Victorien Mougani avance que 10% des SFD de la région seront connectés au système régional de paiement de l'Uemoa contre 0% en 2015.
Avec les projections faites, il est également estimé que 10% du total de cartes prépayées et de porte-monnaie électroniques et services de mobile-Payment, mobile-banking ou rural-Banking seront émis ou distribués par les SFD en 2018 contre moins de 1% en 2015. Avec ce projet pilote, la Bad et la Bceao pensent que 10% des flux de paiement sécurisé inter et intra-pays membres de l'Uemoa vont émaner des SFD à fin Août 2019.
Par la même occasion, ces institutions internationales assurent que les principaux bénéficiaires du projet sont les couches les plus défavorisées de la population. D'après elles, ces dernières vont bénéficier d'une offre élargie et diversifiée de produits et services financiers à l'échelle régionale à des coûts faibles et d'une amélioration de leurs conditions de vie.
Sur cette même lancée, il est avancé que les Institutions de microfinance vont bénéficier d'un accès aux systèmes de paiement et de compensation, les économies de l'Uemoa seront plus intégrées grâce à l'amélioration des transferts de migrants, des flux financiers régionaux et du commerce formel intra-régional).
Dr Eguida de confier qu'à travers ce projet, la Bad, dans le cadre de sa stratégie à long terme et de ses cinq hautes priorités, réitère son engagement à soutenir les efforts déployés par la Bceao dans le cadre de son appui à la finance décentralisée et à la stratégie régionale d'inclusion financière au sein de l'Uemoa.
Cette phase pilote du projet s'annonce crucial. M. Madi Ouédraogo, adjoint du directeur des Systèmes et Moyens de paiement à la Bceao siège avance une possibilité de prolongation et d'extension de ce projet dans toute la zone CEDEAO en cas de bons résultats. Sur le même tempo, sa collègue, Mme Astou Lô Ndiaye, adjointe au directeur de la Microfinance et de l'inclusion financière à la Bceao, ajoute que ce projet va permettre d'atteindre les objectifs fixés d'inclure 75% de la population adulte à l'horizon 2020.