Niamey — Dans le cadre de son partenariat avec l'Université Senghor, le Bureau sous régional pour l'Afrique de l'Ouest (BSR-AO) de la Commission Économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) apporte son appui pour l'encadrement des étudiants en vue de leur permettre de compléter l'enseignement théorique reçu par la pratique sur le terrain. Cet appui qui cadre parfaitement avec la mission d'encouragement de l'intégration régionale et de promotion de la coopération internationale pour le développement de l'Afrique, vise le renforcement des connaissances, le développement des savoir-faire et savoir-être et la préparation des étudiants aux responsabilités professionnelles.
Au cours de l'année 2016, cette initiative a permis de mettre en relief la contribution du BSR-AO de la CEA au processus d'intégration régionale des États de la zone Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à travers un mémoire de fin d'étude pour l'obtention d'un Master en Développement de l'Université Senghor au Département Administration et plus précisément en Gestion Spécialisée sur la Gouvernance et le Management Public.
Dans ce Mémoire, dirigé par le Directeur du BSR-AO de la CEA, Dr. Dimitri Sanga, et accepté avec la mention "Excellente" par le jury, l'Étudiant visiteur, Coulibaly Soro, a procédé à une analyse de la contribution des organisations du Système des Nations Unies et, plus particulièrement, de la CEA au processus d'intégration régionale en Afrique de l'Ouest.
Il a non seulement fait une analyse des composantes du programme de la CEA dans le domaine de l'intégration régionale, dressé le bilan des progrès réalisés ainsi que les défis y relatifs, mais également rendu compte de l'ampleur des interventions du BSR-AO de la CEA. L'auteur de l'étude a aussi procédé à une critique des actions et fait des recommandations.
Selon le mémoire, beaucoup de progrès ont été réalisés dans la marche vers l'intégration de l'Afrique de l'Ouest et la CEA occupe une place de choix parmi les multiples accompagnateurs.
Toutefois, souligne l'étude, des efforts considérables restent à faire avant de parvenir à une architecture de l'intégration régionale simple, cohérente et qui en minimise les coûts et en maximise les effets positifs sur la création de commerce et la croissance économique. Elle note, en outre, que le processus d'intégration est loin d'être achevé en Afrique mais qu'il importe de lancer en même temps la réflexion sur la forme juridique de la future Union continentale car « actuellement tout le débat de l'intégration régionale en Afrique porte sur la substance et le contenu plus que sur la forme.» L'étudiant visiteur relève que l'expérience de l'Union Européenne illustre bien le constat selon lequel la forme du processus d'intégration est toute aussi importante que le fond.
Par ailleurs, l'étude conclut de la capacité des africains notamment des dirigeants à faire preuve d'innovation, de créativité et à s'inventer leur propre modèle d'institutions de développement qui tiennent compte des contingences de l'environnement africain. "Si la CEA arrive à faire entendre ce point de vue auprès de l'Union Africaine et arrive à créer le cadre d'échange sur la forme de la future Union, elle aura contribué de manière encore plus significative à l'amélioration du processus d'intégration" estime ce mémoire de fin d 'études.
En ce qui concerne la place de choix accordée à la CEA dans ce processus, l'étude met de l'avant trois raisons principales. D'abord la CEA est une organisation appartenant au système des Nations Unies et dont le mandat est clairement de favoriser l'intégration régionale. Ensuite, le mandat de la CEA est à la fois régional (Afrique) et sous régional. En outre, elle est la moins marquée politiquement comparée à d'autres organisations régionales (CUA et BAD) et sous régionales (CEDEAO et UEMOA) d'intégration. Enfin, la CEA dispose en plus de compétences humaines et techniques de qualité, une expertise avérée en matière de production de savoir.