Des analyses et des recommandations pour la transformation structurelle des pays de l'Afrique de l'Ouest

4 Avril 2017

Dakar (Sénégal) — La Commission Economique pour l'Afrique a procédé le 25 mars dernier, à Dakar, au lancement de la deuxième génération des Profils de Pays de la CEA.

Parmi les 21 rapports qui ont été présentés, quatre couvrent des pays de l'Afrique de l'Ouest. A savoir : le Cabo Verde, la Gambie, le Ghana et le Nigeria.

Cette initiative a pour objectif de fournir des analyses et des recommandations propres aux États membres en vue de parvenir à une transformation structurelle qui favorisera une croissance soutenue et un développement social durable, ainsi que leur performance dans des domaines telles que l'intégration régionale ou la lutte contre l'exclusion.

En ce qui concerne le Cabo Verde, sur le plan de l'intégration sous-régionale, le pays enregistre des performances relativement faibles qui seraient liées entre autres à des facteurs ethnolinguistiques et historiques, à la situation insulaire du pays ou encore à de faibles potentialités commerciales à l'extérieur. En effet, le Cabo Verde se classe globalement dixième sur les 15 pays de la CEDEAO en matière d'intégration régionale. Par ailleurs le pays affiche de bonnes performances en matière d'infrastructures régionales et de la libre circulation des personnes.

En Gambie, l'agriculture et le secteur de services sont les secteurs d'activités les plus dynamiques qui emploient la majorité de la population active. Très dépendantes des précipitations, les fluctuations du rendement de la production agricole sont fréquentes et influent directement sur les performances économiques et sociales du pays.

Les dépenses budgétaires en Gambie ont accentué au fil du temps les pressions exercées sur la viabilité financière des niveaux de la dette publique et évincent l'investissement privé. Malgré ces difficultés, la Gambie a enregistré de bonnes performances en matière de réduction de la pauvreté (taux de pauvreté de 58,0 % en 2003 à 39,6 % en 2010).

Quant au Ghana, son taux de croissance économique est ressorti à 4,0 % en 2014, puis à 3,9% en 2015. Les principaux indicateurs macroéconomiques traduisent des fondamentaux non soutenables à moyen terme. De plus, depuis 2013 et 2014, le Ghana est au cœur d'une grave crise énergétique qui paralyse l'économie. Cependant, de bonnes perspectives sont attendues en 2016-2017, stimulées notamment par l'augmentation de la production pétrolière et gazière et la stabilité politique dans le pays.

Au Nigeria, les pénuries d'électricité (32,8 pannes en moyenne par mois en 2015) constituent un problème majeur pour l'économie du pays. Les infrastructures installées ne sont pas suffisantes pour satisfaire la demande actuelle. Néanmoins, les récents efforts de privatisation dans le secteur ont amélioré la situation.

Parmi ces 4 pays d'Afrique de l'Ouest, deux ont connu un taux d'inflation moyen inférieur à la moyenne africaine de 7,9% pendant la période 2013-2015. Le Ghana (14,9%) a connu une inflation à deux chiffres et le Nigeria a affiché une hausse de 8,5%, suivie de la Gambie (6,1%) et le Cabo Verde avec un très faible taux de 0,5% (la monnaie est rattachée à l'euro).

En terme de performances économiques, sur la période 2013-2015, 2 de ces 4 pays de l'Afrique de l'Ouest disposant de profil pays en 2016 ont enregistré un taux réel supérieur à la moyenne africaine.

La croissance au Ghana (3,9 en 2015 contre 9,3 en 2012) et au Nigeria (2,7 en 2015 contre 6,3 en 2014) a récemment été déprimée, entre autres facteurs, par la faiblesse des prix mondiaux des matières premières.

Le Cabo Verde a enregistré une croissance plus faible depuis 2009, en raison d'un effet prolongé de la crise financière mondiale, la baisse des recettes touristiques et des exportations.

La Gambie est sensible aux chocs de précipitations, rendant la croissance très volatile.

Note aux rédacteurs

La Commission Economique pour l'Afrique (CEA) est l'une des cinq commissions régionales du Conseil Economique et Social de l'ONU (ECOSOC). Son Bureau en Afrique de Ouest a pour mission de soutenir le développement des quinze pays de la sous-région (Benin, Burkina Faso, Cabo Verde, Côte d'Ivoire, la Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Léone et Togo) en les aidant à formuler et mettre en œuvre des politiques et programmes à même de contribuer à leur transformation économique et sociale.

Initié en 2015 conformément à la Résolution 917 de la Conférence des ministres des Finance, de la planification et du développement économique (Abuja, 2014), le concept des Profils Pays a été développé pour fournir aux décideurs africains une analyse indépendante du développement économique et social de leurs pays ainsi que les avancées réalisées en matière d'intégration régionale. Chaque Profil pays est fondé sur des données fournies par les États membres et complètent les efforts de l'organisation en faveur de l'amélioration de la collecte des données statistiques à travers le continent.

Ces documents contiennent plusieurs innovations dont l'Indice Africain d'intégration régionale, mis au point par la Commission Economique pour l'Afrique (CEA) en partenariat avec la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Commission de l'Union Africaine (CUA). Cet index est fondé sur les cinq piliers fondamentaux de l'intégration du continent (intégration commerciale, infrastructures régionales, intégration productive, libre circulation des personnes et intégration financière et macro-économique).

Pour plus d'information à propos des profils pays, prière de visiter : http://www.uneca.org/fr/publications/profils-de-pays

Bureau Sous-Régional pour l'Afrique de l'Ouest

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