Sénégal: 2e édition du Forum Economique et Social - La croissance inclusive, moteur de l'émergence

7 Avril 2017

« La croissance n’a de sens que si elle est inclusive ». Telle est la conviction d’Abdou Aziz Tall, ministre auprès du président de la république en charge du suivi et de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent. Il  présidait, la 2éme édition du forum économique et social qui s’est ouvert, ce jeudi 6 avril au King Fahd Palace. Une rencontre entre chercheurs et décideurs placée sous le thème, « Le Plan Sénégal Emergent face au défi de la croissance inclusive » organisée par le CRES et la DGPPE pour apprécier le Plan Sénégal Emergent (PSE) après 3 ans d’exécution.

C’est en présence de chercheurs, de décideurs et des acteurs du privé que s’est ouvert la  deuxième édition du forum économique et social. Selon le Professeur Abdoulaye Diagne Directeur Générale du Consortium pour la  recherche économique et sociale (CRES), « Ce forum permet de marquer un temps  de réflexion  sur la  2éme phase du Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est dans ce cadre  que les chercheurs ont donné leur avis aux décideurs en tant qu’observateurs pour évaluer les forces et  faiblesses de la  croissance recherchée ».

D’après le Pr Abdoulaye Diagne,  « L’économie sénégalaise affiche une croissance forte donc, il est important de tout faire pour que cette croissance soit soutenable et durable. Ainsi, il a été ciblé un certains nombres de domaines où des réformes sont nécessaires pour l’atteinte de cet objectif ». En effet  poursuit- il dans le cadre de ces réformes, « Le Cres a pensé à l’administration qui après étude doit être plus orientée vers  le développement en produisant des  services dont les  acteurs économiques ont besoin au  moindre coût, pas  seulement sur le plan  financier mais aussi  en  termes de délais en  termes de facilité  l’obtention  de ces services. Aussi l’accent a été mis sur les réformes fiscales qu’il faut mener pour que l’Etat puisse avoir davantage de ressources, nous  avons un taux de prélèvement fiscal autour de 20 à 21 % mais il est opportun de  souligner que tous les pays arrivés à  l’émergence ont des taux plus importants. Ce qui veut dire qu’il ya des efforts à faire pour que l’Etat  puisse disposer de ressources propres ».

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Egalement pour ce qui est du secteur de l’éducation, « d’importants progrès ont été fait mais le pays a besoin d’un système éducatif plus orienté  vers la  formation  professionnelle, des métiers dont les entreprises et la société ont besoin d’une manière générale. Et nous savons que cela doit passer par  une formation plus professionnelle, plus technique moins théorique et des réformes majeures sont à faire », rapporte toujours le directeur du Cres. Aussi, le Pr Abdoulaye Diagne a souligné, « la nécessité d’avoir dans le cadre  du PSE une nouvelle politique envers  les  PME  sénégalaises pour qu’elles participent davantage à l’exécution de la commande publique et à la réalisation des investissements publics parce qu’il faut  dire que cette  participation n’est pas au  niveau qu’elle devrait être dans la mise en œuvre de ce projet économique horizon 2035».

Enfin il estime, « qu’il faut  tout faire pour qu’un (1) point de croissance profite à toutes les couches de la population donc en  même temps qu’on  cherche  un  taux de croissance élevé de 8% qui est déjà passé à plus de 6 %, il  faudrait mettre en place des mécanismes qui assurent une meilleure distribution de la croissance. Selon les dernières estimations, le taux de pauvreté est à 46,7% donc elle affecte  la  moitié de la population ».

Venu représenter le premier ministre Mohamed Boun Abdallah Dionne, Abdou Aziz Tall, ministre en  charge du suivi et de la mise en œuvre  du Plan Sénégal Emergent (PSE), a déclaré que, « le thème est  pertinent, car intervenant à un moment où il est important de réfléchir sur les leçons apprises après 3ans de la mise en œuvre de ce projet économique ». « Ces genres de manifestations permettent  aux décideurs d’avoir une appréciation des universitaires sur ce qui a été fait dans la mise  en œuvre du PSE ».

Evaluant le PSE, Abdou Aziz Tall estime, « que des efforts considérables ont été faits dans les secteurs de l’énergie avec une production d’électricité de  près de 300 mégawatt et de l’agriculture avec une production de 57 % qui sont des piliers essentiels pour une forte croissance mais, le défi reste la réduction des inégalités. C’est dans ce cadre que le PUDC a été mis  en place pour associer  les populations à la base. Pour atteindre l’émergence, il faut que les populations se l’approprient pour que la croissance ne soit pas seulement pour  une partie de la population ».

Cette rencontre des chercheurs et décideurs qui s’achève, ce vendredi va permettre de définir les nouvelles orientations pour la marche du pays vers l’émergence contenues dans l’agenda économique horizon 2035.

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