« La croissance n’a de sens que si elle est inclusive ». Telle est la conviction d’Abdou Aziz Tall, ministre auprès du président de la république en charge du suivi et de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent. Il présidait, la 2éme édition du forum économique et social qui s’est ouvert, ce jeudi 6 avril au King Fahd Palace. Une rencontre entre chercheurs et décideurs placée sous le thème, « Le Plan Sénégal Emergent face au défi de la croissance inclusive » organisée par le CRES et la DGPPE pour apprécier le Plan Sénégal Emergent (PSE) après 3 ans d’exécution.
C’est en présence de chercheurs, de décideurs et des acteurs du privé que s’est ouvert la deuxième édition du forum économique et social. Selon le Professeur Abdoulaye Diagne Directeur Générale du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES), « Ce forum permet de marquer un temps de réflexion sur la 2éme phase du Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est dans ce cadre que les chercheurs ont donné leur avis aux décideurs en tant qu’observateurs pour évaluer les forces et faiblesses de la croissance recherchée ».
D’après le Pr Abdoulaye Diagne, « L’économie sénégalaise affiche une croissance forte donc, il est important de tout faire pour que cette croissance soit soutenable et durable. Ainsi, il a été ciblé un certains nombres de domaines où des réformes sont nécessaires pour l’atteinte de cet objectif ». En effet poursuit- il dans le cadre de ces réformes, « Le Cres a pensé à l’administration qui après étude doit être plus orientée vers le développement en produisant des services dont les acteurs économiques ont besoin au moindre coût, pas seulement sur le plan financier mais aussi en termes de délais en termes de facilité l’obtention de ces services. Aussi l’accent a été mis sur les réformes fiscales qu’il faut mener pour que l’Etat puisse avoir davantage de ressources, nous avons un taux de prélèvement fiscal autour de 20 à 21 % mais il est opportun de souligner que tous les pays arrivés à l’émergence ont des taux plus importants. Ce qui veut dire qu’il ya des efforts à faire pour que l’Etat puisse disposer de ressources propres ».
Egalement pour ce qui est du secteur de l’éducation, « d’importants progrès ont été fait mais le pays a besoin d’un système éducatif plus orienté vers la formation professionnelle, des métiers dont les entreprises et la société ont besoin d’une manière générale. Et nous savons que cela doit passer par une formation plus professionnelle, plus technique moins théorique et des réformes majeures sont à faire », rapporte toujours le directeur du Cres. Aussi, le Pr Abdoulaye Diagne a souligné, « la nécessité d’avoir dans le cadre du PSE une nouvelle politique envers les PME sénégalaises pour qu’elles participent davantage à l’exécution de la commande publique et à la réalisation des investissements publics parce qu’il faut dire que cette participation n’est pas au niveau qu’elle devrait être dans la mise en œuvre de ce projet économique horizon 2035».
Enfin il estime, « qu’il faut tout faire pour qu’un (1) point de croissance profite à toutes les couches de la population donc en même temps qu’on cherche un taux de croissance élevé de 8% qui est déjà passé à plus de 6 %, il faudrait mettre en place des mécanismes qui assurent une meilleure distribution de la croissance. Selon les dernières estimations, le taux de pauvreté est à 46,7% donc elle affecte la moitié de la population ».
Venu représenter le premier ministre Mohamed Boun Abdallah Dionne, Abdou Aziz Tall, ministre en charge du suivi et de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE), a déclaré que, « le thème est pertinent, car intervenant à un moment où il est important de réfléchir sur les leçons apprises après 3ans de la mise en œuvre de ce projet économique ». « Ces genres de manifestations permettent aux décideurs d’avoir une appréciation des universitaires sur ce qui a été fait dans la mise en œuvre du PSE ».
Evaluant le PSE, Abdou Aziz Tall estime, « que des efforts considérables ont été faits dans les secteurs de l’énergie avec une production d’électricité de près de 300 mégawatt et de l’agriculture avec une production de 57 % qui sont des piliers essentiels pour une forte croissance mais, le défi reste la réduction des inégalités. C’est dans ce cadre que le PUDC a été mis en place pour associer les populations à la base. Pour atteindre l’émergence, il faut que les populations se l’approprient pour que la croissance ne soit pas seulement pour une partie de la population ».
Cette rencontre des chercheurs et décideurs qui s’achève, ce vendredi va permettre de définir les nouvelles orientations pour la marche du pays vers l’émergence contenues dans l’agenda économique horizon 2035.