Dakar — La 18ème session du Mécanisme de coordination régionale pour l'Afrique (MCR-Afrique) a pris fin le 25 mars 2017 à Dakar, avec des appels lancés vers les parties prenantes, les gouvernements africains, l'ONU, l'UA et la jeunesse africaine demandant la création d'un environnement favorable à l'autonomisation des jeunes.
Prenant la parole lors de la session, le Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, Abdalla Hamdok, déclare qu'investir dans la jeunesse est une étape nécessaire et urgente pour accélérer la croissance économique de l'Afrique et ce de façon durable. Il souligne la nécessité d'adopter et de mettre en œuvre des politiques qui encouragent les jeunes à être créatifs, entreprenants et à occuper des postes de direction, entre autres, aux niveaux continental, sous régional et national.
M. Hamdok prévient que « la population de la jeunesse africaine est une opportunité énorme mais pourrait aussi être une bombe à retardement, si celle-ci n'est pas bien gérée ».
La migration, le chômage, la gouvernance et la participation politique ont été parmi les problèmes abordés et les défis identifiés auxquels les jeunes africains font face.
En ce qui concerne la jeunesse et la gouvernance, Abdolaye Mar Dieye, Directeur du Bureau Afrique du PNUD, déclare qu'il est déplorable que « moins de 1,5% des députés africains a moins de 30 ans ».
L'absence de jeunes dans des postes de direction a également été déplorée par le Coordonnateur résident des Nations Unies pour l'Éthiopie, Ahunna Eziakonwa Onochie.
« Même au sein de l'ONU, notre pratique ne correspond pas à ce que nous prêchons. Combien de directeurs ont moins de 35 ans dans le système ?
Pour sa part, Okey Onyejekwe - Conseiller spécial au Ministère des mines et du développement de l'acier du Nigéria - déclare : « Les partis politiques doivent changer leurs règles internes pour permettre aux jeunes d'émerger en tant que candidats ». Ceci, ajoute-t-il, permettra aux jeunes eux-mêmes de faire avancer l'agenda des jeunes au lieu que ce soit d'autres.
La 18ème session du MCR-Afrique a eu lieu sous le thème « Appui du système des Nations Unies pour exploiter le dividende démographique à travers des investissements dans la jeunesse ». La session a permis aux jeunes africains de s'exprimer en tant que panélistes.
Angela Gichaga, une jeune Kenyane et Commissaire chargée du genre, de l'économie rurale et de l'agriculture à la Commission de la jeunesse africaine se réjouit de voir le MCR-Afrique impliquer la jeunesse dans le dialogue sur les politiques et la planification d'initiatives axées sur les jeunes. Mme Gichaga déclare que son souhait et de voir cette initiative se développer.
« Nous, les jeunes d'Afrique, serions heureux de nous voir associés à la planification, à la mise en œuvre et au suivi des initiatives menées par les jeunes ou axées sur les jeunes.
Alvin Odinukwe, une jeune Nigériane et Membre du Corps des volontaires de la jeunesse de l'Union africaine invite les autres jeunes à « se réveiller et à commencer à monter des projets qui leur tiennent à cœur car dépendre des autres pourrait prendre une éternité ».
Le Conseiller principal de la CEA, Joseph Atta-Mensah, qui a modéré la session, déclare que la décision d'impliquer les jeunes dans les discussions démontre une fierté.
« Je me réjouis de voir à quel point ces jeunes sont brillants et confiants. Ils sont l'avenir et leur participation active à un tel rassemblement est cruciale pour faire avancer l'agenda de la jeunesse ».
Dans sa déclaration lors de la séance de clôture, Amina Mohammed, Secrétaire générale adjointe de l'ONU, indique que l'autonomisation de la jeunesse africaine est indispensable pour libérer tout le potentiel du continent et parvenir à des économies structurelles
Le MCR-Afrique joue un rôle majeur dans le renforcement du partenariat entre l'ONU et l'UA.