Addis-Abeba, Éthiopie — La Commission économique pour l'Afrique a participé ce jeudi, à la commémoration de l'Union internationale des télécommunications sur les filles dans les Technologies de l'information et de la communication (TIC) à Addis-Abeba. Se sont joints aux festivités, les professionnels de la CEA, ainsi que d'autres invités distingués en formation et partagé des expériences personnelles avec les filles de différentes écoles éthiopiennes sur leur parcours dans un domaine dominé par les hommes.
Keiso Matashane-Marite de la Section du genre était à la tête l'équipe de la CEA lors des célébrations organisées par l'UIT, l'ONU Femmes, la CEA, la CUA, le PNUD et la Société de technologie Huawei.
« Aujourd'hui est une journée spéciale, consacrée aux filles », déclare Matashane-Marite, « Nous, la CEA, sommes heureux de souligner l'importance d'impliquer les filles dans les TIC ; les sensibiliser et les encourager à envisager des carrières en TIC. Mon message aux filles est de les amener à considérer les TIC comme un moteur de réalisation de leurs rêves dans ce monde numérique d'aujourd'hui.
Elle déclare que la CEA, bien qu'elle se réjouisse du nombre croissant de filles et de femmes utilisant les nouvelles technologies en Afrique, elle se soucie du fait que trop peu de femmes et de filles ont accès à ces technologies ou ne sont pas à la tête dans les domaines de la science, de la technologie et de l'innovation.
« Je suis certaine que vous nous aiderez à changer ce scénario. Je peux vous dire qu'à la CEA, nous venons d'écrire l'histoire avec la première femme nommée Secrétaire exécutive. Il y a vingt ans, c'était impensable ; les filles, une fois que vous vous y attelez cœur et âme, vous y parviendrez, il vous faut être déterminées et affirmées, les TIC ne sont pas uniquement destinées aux hommes ; mais aussi aux filles », dit-elle aux filles venues des écoles à travers l'Éthiopie qui se sont réunies à la CUA pour marquer la Journée internationale des filles dans les TIC.
La Section du genre de la CEA a organisé deux évènements parallèles lors de ladite journée où les jeunes filles ont bénéficié de conseils sur les compétences sociales et des initiatives à prendre pour accéder aux carrières des TIC en surmontant les barrières sociales, réelles ou imaginées et autres craintes.
Les jeunes filles ont été en contact avec les oratrices, ont travaillé sur des ordinateurs et posé des questions pertinentes concernant les femmes dans le monde du travail et comment elles vivent la situation d'exercer une profession et être mères en même temps et gérer tous les problèmes qui s'y rapportent.
Des ateliers pratiques ont été organisés pour inspirer les filles de l'école locale à devenir des créatrices de TIC avec le soutien d'experts de l'UIT, la CEA, l'ONU-Femmes, Ethiotelecomm et d'autres.
Nozipho Simelane de la CEA a raconté son parcours et comment elle est devenue ingénieure, ainsi que les collègues des TIC, Carole Ngue Kuete et Tizeta Ziwede.
Mme Simelane et ses collègues ont également donné des conseils aux filles quant à l'attitude d'une fille affirmée à avoir, à l'école et à la maison.
« Vous rencontrerez des défis comme tout le monde, mais vous pouvez toujours les surmonter », déclare Mme Simelane.
Mme Ziwede ajoute, « Le ciel devrait être votre limite. Croyez toujours en vos rêves et réalisez-les. Les défis sont là pour vous encourager à les surmonter ; que ce soit des craintes psychologiques ou des barrières sociales ».
Pour sa part, Mme Ngue Kuete demande aux filles de songer sérieusement à leurs plans de carrière, leur conseillant de profiter des TIC pour devenir leurs propres patrons ».
Dans la plénière principale, les jeunes filles ont été inspirées par les discours des grandes figures féminines africaines qui travaillent dans le domaine des TIC et au plus haut niveau. Elles ont parlé de leurs carrières, des obstacles qu'elles ont rencontrés en cours de route, de la façon dont elles ont conquis et de ce qu'elles envisagent pour l'avenir.
La Représentant d'ONU-femmes en Éthiopie, Letty Chiwara, déclare qu'il est triste de voir, qu'en moyenne, dans les pays développés, près de 25 pour cent moins de femmes que d'hommes ont accès à Internet ; et ajoute que l'écart entre les hommes et les femmes atteint près de 45 pour cent en Afrique subsaharienne.
« Parallèlement à l'amélioration des possibilités d'éducation des femmes et des filles, il nous faut changer les stéréotypes ou les récits sur les femmes dans les TIC », déclare-t-elle.
« Il est important de montrer que les TIC ne sont pas une profession masculine. Nous devons sensibiliser le public des préjugés inconscients et nous assurer que les éducateurs et les employeurs les déplorent ».
Mme Chiwara ajoute, « Nous devons nous assurer que les changements technologiques et numériques profitent aux femmes et aux filles et ne les laissent personne pour compte. Cela nécessitera une volonté politique et des partenariats ».
La Journée des filles dans les TIC de l'UIT est une initiative mondiale visant à sensibiliser les filles et les jeunes femmes à l'importance des compétences numériques pour une carrière professionnelle couronnée de succès dans tous les secteurs et à les encourager de poursuivre des études et des carrières dans les TIC.
Elle est célébrée chaque année, le quatrième jeudi d'avril et ce depuis 2011.