Addis-Abeba — Le Centre africain pour la politique en matière de climat (CAPC) de la Commission économique pour l'Afrique a organisé ce dimanche, un atelier destiné aux décideurs. L'atelier portait sur les activités et les conclusions du Groupe d'experts intergouvernemental se rapportant au changement climatique (GIEC) où les experts ont présenté les résultats du cinquième rapport d'évaluation (AR5) ainsi que les travaux du GIEC dans les années à venir.
L'atelier visait également à fournir des informations sur le plan de travail du sixième rapport d'évaluation (AR6), les priorités du GIEC, son rôle, ses processus et ses activités.
L'AR6 évaluera les résultats scientifiques qui ont été publiés depuis le dernier rapport détaillé du GIEC, le cinquième rapport d'évaluation. Ce dernier qui a été finalisé en 2014 et a fourni une contribution cruciale à l'Accord de Paris sur les changements climatiques a été adopté en décembre 2015.
Les participants comprenaient les ambassadeurs accrédités en Éthiopie, des représentants de ministères conscients du climat en Éthiopie, des législateurs, des fonctionnaires de la Chambre de commerce panafricaine, des Organismes des Nations Unies en Éthiopie, des organisations internationales non gouvernementales et des membres de la communauté éthiopienne.
La Directrice de la Division des initiatives spéciales (DIS), Fatima Denton, qui a présenté un document sur les modèles de croissance résilients au changement climatique, déclare qu'avec l'Accord historique de Paris sur le changement climatique maintenant en place, « beaucoup se demandent comment regarder maintenant le changement climatique d'une autre manière, comment l'aborder d'un point de vue économique et essayer de comprendre exactement comment l'utiliser comme prétexte pour modéliser nos trajectoires de développement et veiller à ce que, dans la mesure où il s'agit d'impacts du changement climatique, il nous faut aussi parler des mesures à mettre en place pour parvenir à la sécurité alimentaire ».
« Ce sont tous des éléments de base essentiels dans nos esprits en Afrique et je pense que les résultats du GIEC devraient commencer à nous donner quelques éléments sur les mesures à adopter pour saisir tous ces problèmes, les traduire dans nos processus de développement national et s'assurer que ces messages soient adressés à nos consommateurs et résonnent avec notre continent », déclare le directeur de la DIS, lors de l'atelier.
Les membres du Bureau du GIEC et les auteurs qui ont participé à cet atelier, ont également pris part à l'autre qui s'est déroulé ce samedi et ce dans le cadre d'un évènement de sensibilisation de deux jours. Y étaient également présents, les décideurs, les praticiens, les scientifiques, la société civile, les représentants des entreprises et des médias. Ces deux ateliers interviennent avant la réunion de cadrage du GIEC de cinq jours qui commence le 1er mai 2017, à Addis-Abeba, pour rédiger le projet des grandes lignes du sixième rapport d'évaluation. La réunion rassemblera 200 experts d'une soixantaine de pays.
Les scientifiques ont présenté le dernier rapport du GIEC, l'AR5, qui constate que le monde a les moyens de limiter le réchauffement climatique et de construire un avenir plus prospère et durable, mais que les voies à emprunter pour limiter le réchauffement à 2ºC par rapport aux niveaux préindustriels nécessiteraient des réductions substantielles des émissions au cours des prochaines décennies.
« Nous devons déployer une série de mesures d'atténuation pour lutter contre le changement climatique », déclare Gian-Kasper Plattner, de l'Unité de soutien technique du GIEC. Il ajoute que des changements de comportement et de mode de vie, comme le fait de prendre moins souvent l'avion, sont également importants.
Les scientifiques et les législateurs ont discuté des résultats du GIEC, des perspectives qui leur paraissent possibles à terme ainsi que des plans pour le sixième rapport d'évaluation dans le contexte de l'Accord de Paris. Ils ont également abordé la production du rapport spécial du GIEC sur les impacts du réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels et des voies d'émission mondiales connexes de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement des mesures mondiales face à la menace du changement climatique, du développement durable et des efforts pour éradiquer la pauvreté.
Le GIEC est un organisme des Nations Unies qui évalue les théories scientifiques relatives au changement climatique afin de fournir aux décideurs des évaluations scientifiques régulières concernant le changement climatique, ses implications et ses risques et de recommander des stratégies d'adaptation et d'atténuation.
Ses évaluations fournissent aux gouvernements, à tous les niveaux, des informations scientifiques qu'ils peuvent utiliser pour élaborer des politiques sur le climat.