Amnesty International invite les Etats de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à voter des lois pour la protection des défenseurs des droits humains. Ses responsables l’ont fait savoir lors du lancement, ce mardi 16 mai à Dakar, de sa Campagne Mondiale sur les défenseurs des droits humains. Une démarche qui, selon cette organisation non gouvernementale, va freiner le dénigrement, les invectives et entre autres menaces auxquels font face les défenseurs des droits humains.
Les Etats de l’Afrique de l’Ouest et ceux du Centre sont invités à reconnaitre et à protéger les défenseurs des droits humains et à leur permettre d’agir dans un environnement plus sûr.
L’appel est d’Amnesty International qui vient de lancer, ce mardi 16 mai à Dakar, une campagne internationale pour dénoncer la situation que vivent les défenseurs des droits de l’homme dans ces deux régions de l’Afrique.
Intitulé « Osons le courage », la campagne a pour objectif de combattre la vague d’attaques dont sont victimes les défenseurs des droits humains, a avancé Me Diène Ndiaye, président d’Amnesty International Sénégal.
A travers cette campagne, souligne-t-il, Amnesty International invite les Etats à respecter leurs engagements pris pour le respect de la déclaration adoptée en 1998 au niveau des Nations Unies pour la protection des droits humains.
Dans la même veine, le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, M. Seydi Gassama avise que la coalition des organisations des droits l’homme du Sénégal profite de cette campagne pour relancer ses activités.
Selon lui, cette grande famille va prochainement s’engager avec la formation de ses membres et proposer aux autorités sénégalaises un projet de loi pour la protection des défenseurs des droits de l’homme.
M. Gassama espère ainsi que cette campagne d’Amnesty International va contribuer à faire libérer tous les défenseurs des droits de l’homme actuellement en détention dans leur pays respectif.
A travers cette campagne sur les défenseurs des droits humains, Amnesty International dénonce l’utilisation des lois liberticides vagues par les Etats et qui pourraient être utilisées contre les défenseurs des droits de l’homme.
Amnesty International dénonce ainsi un contexte où les gouvernements de nombreux pays, y compris d’Afrique, adoptent des lois et des politiques qui rendent le travail des défenseurs des droits humains à la fois plus dangereux et plus difficile.
C’est à l’image de l’adoption de lois contre le terrorisme, les restrictions du droit à la marche…
Ce que, M. François Patuel, chercheur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest, juge inacceptable au regard du droit international.
Pour lui, il est grand temps que les Etats célèbrent les défenseurs des droits de l’homme et les propulsent comme acteurs majeurs de la démocratie et des libertés.
Dans le même temps, les défenseurs des droits humains sont désignés toujours plus ouvertement comme des criminels, des indésirables, des « défenseurs de démons ». Ils sont accusés d’être « antinationaux », des « agents de l'étranger », des « terroristes ».
Amnesty se plaint du fait que les défenseurs de droits humains sont dépeints comme une menace pour la sécurité, le développement ou les valeurs traditionnelles.
En dépit de cet assaut contre la contestation pacifique, fustige-t-elle, certaines personnes refusent de se soumettre et d’accepter l’injustice. « Elles ont un solide esprit de justice et ne se laissent pas étouffer, se dressant courageusement contre l’injustice et contre ceux qui portent atteinte aux droits humains », renchérit Amnesty International.