Encourager le leadership féminin pour parvenir à la parité hommes – femmes. C'est l'indication donnée par la trentaine de participants ayant pris part au Viber Public Chat qui s'est tenu ce lundi 15 mai en collaboration avec le Groupe de Travail GameIn4SDG5
« L'émancipation féminine ou du moins le Leadership féminin sur le principe de parité Homme/Femme est inexorablement évidente dans le contexte de la mondialisation ou de la globalisation ». Cette assertion est soulevée par le Pr Clément Dembelé lors du panel virtuel qui s'est tenu dans l'après-midi du lundi 15 mai sur la plateforme viber de AllAfrica Global Media en collaboration avec le Groupe de Travail GameIn4SDG5.
Suivi par plus de 120 mille personnes, la réflexion était convoquée autour de « Parité Hommes – Femmes : Encourager le leadership féminin ! ».
Actuellement au Centre Européen d'études politiques et stratégiques de Luxembourg, cet enseignant considère que « la femme du 21ème siècle sera libre et égale à l'homme pour la survie des hommes ». Et que « la vieille génération de la race féminine qui pense que l'honneur d'une femme réside dans la soumission et l'exploitation est cadavérisant ».
M. Dembelé pense que disserter sur le sujet du Leadership féminin revient à constater que « les femmes sont encore marginalisées dans bien des sociétés dans lesquelles elles ne sont considérées que dans une triste dimension de reproduction et de mains d'œuvres faciles et moins qualifiantes ».
Selon lui, cette mentalité qui tire ses origines depuis l'Homo erectus a donné un pouvoir illégal mais considéré comme naturel à l'homme sur la femme. D'où le fait que la répartition des richesses a été et continue à être faite au détriment des femmes.
Dans cette même dynamique, Mlle Sokhona Niane dit GIMS fait remarquer que « c'est la société elle même qui joue en défaveur de la femme qui se voit toujours inférieure, discriminée. Elle est élevée et grandit avec cette mentalité qui est de se soumettre ».
Une situation qu'elle juge regrettable du moment que « le leadership féminin anticipe les crises et s'inscrit dans l'action ». A son avis, « il est plus humain, plus équilibré et plus équitable car les femmes sont davantage focalisées sur les résultats à délivrer que sur elles-mêmes ».
Pour étayer ses propos, Mlle Niane convoque Moche qui disait : ''quand une femme devient leader ça la change ; quand plusieurs femmes deviennent leaders, ça change la politique''. Comme pour dire que le leadership féminin est un facteur considérable et important pour un potentiel de changement et de développement.
Ce qui permet à Mme Marièma Ba Sy, Directrice Régionale de AllAfrica Global Media d'affirmer que l'émergence passe résolument par un leadership affirmé des femmes, leur autonomisation et une égalité des sexes.
A son avis, face à cette situation, il faut agir en donnant la chance aux filles à l'éducation car les femmes doivent être plus autonomes et accepter les défis.
Pour Mme Sy, les véritables leaders sont animés d'une mission et d'un objectif clair.
Sans tomber dans une forme exacerbée du féminisme fille de la victimisation des femmes, le Pr Clément Dembelé rappelle que le Leadership féminin pose problème dans les sociétés patriarcales ou phallocratiques où l'économie est à dominance masculine.
Ce qui, à son avis, remet sur la table certaines questions : Est-ce que Le Leadership féminin a véritablement un lien tangible avec l'égalité de sexe ? Est-ce que le leadership féminin doit s'inscrire dans l'égalité de chance sans tomber dans une forme de discrimination d'un autre sexe? La promotion du Leadership féminin permet-il a priori de libérer l'économie, la femme et à promouvoir la paix?
Pour lui, ces questions se posent et s'opposent au principe même de la liberté fondamentale et du développement équitable à l'intérieur des structures sociale et même de façon macroscopique.
Revenant sur les faits sociologiques et politiques réels et vécus, le Pr Dembelé fait remarquer que : « aujourd'hui, les femmes qu'on appelle à tord leaders restent toujours des exécutantes dans l'inconscient collectif et pour elles-mêmes ».
D'après lui, l'émergence d'une nouvelle société africaine, notamment dans les milieux urbains, donne la place aux femmes d'occuper quelques postes de leaders le plus souvent dans le domaine politique et la société civile.
Cependant, souligne-t-il, « le problème fondamental reste l'ancrage des mentalités sur Les femmes, l'idéologie religieuse ou du moins obscurantiste, Les pratiques traditionnelles, le tout reposant sur la peur des hommes de ne pas perdre le pouvoir sur les femmes... » Avant d'ajouter : « Toujours est-il que la première charge revient aux femmes elles-mêmes : la liberté, l'indépendance, l'égalité sont des valeurs qui s'acquièrent mais ne se donnent pas ».
Un leadership féminin pour le développement de l'Afrique
Les échanges ont esquissé des pistes sur ce qu'il faut faire concrètement pour l'égalité homme/femme pour le développement en Afrique. Une indication qui, selon le Pr Dembelé, commence par l'information qui aboutit à la formation puis la sensibilisation et enfin la mobilisation.
Selon lui, un peuple s'éduque avant tout en changeant les mentalités par une vraie volonté politique en faisant la promotion des femmes dans les secteurs agricoles, miniers, le bâtiment et infrastructures, l'énergie renouvelable, l'industrie, bref les domaines à forte dominance masculine...
Sur le plan politique, il est recommandé d'encourager les femmes à devenir des vrais Leaders politiques au-delà des quotas qui rappellent l'esclavage.
Sur le plan intellectuel, les participants recommandent de permettre concrètement aux filles de faire les mêmes études que les garçons et dans tous les domaines sans exception.
Sur ce dernier point, Mariame Ba Sy pense que les femmes doivent développer le culte de l'excellence afin de pouvoir prétendre, au même titre que les hommes, à des postes de responsabilités.
Du côté managériale, les autorités sont appelées à imposer des chartes dans les entreprises et structures et veiller à les faire respecter sur la parité Homme/Femme dans la gestion des carrières.
Il faut enfin continuer la mobilisation et l'information à l'intérieur des pays, surtout les zones rurales pour montrer qu'au 21ème siècle: "Une femme peut faire autant qu'un homme. Molière avait menti dans "Les femmes savantes en disant qu'"Il n'est pas bien honnête et pour beaucoup de causes qu'une femme étudie et sache tant de choses....."
Échos du panel…
S Jean Michel Serge : « Il faudra du temps pour changer les choses car certaines femmes sont capables de diriger »
« Dans les pays anglophones ayant une forte implication religieuses, avoir un leadership auprès des femmes est bien connu et respecté pour le moment. Tel n'est pas le cas dans les zones rurales.
Pour y remédier, il faut de la sensibilisation pour l'ensemble de la population en se fondant sur l'interaction sociale.
Il faudra du temps pour changer parce que certaines femmes sont capables de diriger, mais ils devront peut-être être acceptés!
Nous sommes pour les changements! Nous pourrions agir dans la sensibilisation de la société locale sur le bon impact des femmes dans le leadership et le côté gouvernemental! »
Mariieme : « Nous sommes tous conscients de la nécessité d'un leadership féminin fort »
« Je suis d'accord sur la nécessité d'information, de sensibilisation, et de formation pour asseoir le leadership féminin.
Toutefois, il ne faudrait pas occulter d'autres variables qui constituent de réelles barrières à l'atteinte de l'autonomisation des femmes qui ne se limite pas seulement à une volonté exprimée.
Nous sommes tous conscients de la nécessité d'un leadership féminin fort mais pour que cela soit possible il y a un énorme travail à faire allant de la prise en compte des différentes réalités sociales spécifiques à chaque espace à un travail au préalable allant dans le sens d'une acceptation sociale de cette nécessité d'émancipation ou d'autonomisation ».
Hamadoun TOGO : « Changeons de mentalité pour résoudre le problème d'égalité et leadership »
« Pour résoudre ce problème, cherchons d'abord à changer la mentalité des gens de chaque milieu.
Changeons de mentalité pour résoudre le problème d'égalité et leadership. Il faut s'appuyer sur l'information, la formation et la sensibilisation. Mais avec ce monde dominé par les religions, il sera difficile de parvenir à l'émancipation des femmes ».
« Ce problème est lié au fondement de nos sociétés africaines, mais cela signifie que nous devrions approfondir notre étude sur cette question.
Dans certains pays, les femmes sont à tous les niveaux de pouvoir politique. Elles sont aussi majoritaires dans le pouvoir judiciaire. Il y a égalité de rémunération et pas de discrimination du tout et dans un cas, le chef de l'opposition est une femme.
Les religions sont actes des être humains et ça aussi peut souffrir des changements si on prend conscience qu'on doit faire autrement.
On doit garder espoir et aussi travailler dans le sens de l'ascension et la promotion de la femme. Nous devons tous subir une éducation pour respecter la femme, avec ses droits et devoirs et toujours en égalité avec l'homme ».
José Manuel Monteiro: «On doit travailler dans le sens de l'ascension et promotion de la femme »
« Ce problème est lié au fondement de nos sociétés africaines, mais cela signifie que nous devrions approfondir notre étude sur cette question.
Dans certains pays, les femmes sont à tous les niveaux de pouvoir politique. Elles sont aussi majoritaires dans le pouvoir judiciaire. Il y a égalité de rémunération et pas de discrimination du tout et dans un cas, le chef de l'opposition est une femme.
Les religions sont actes des être humains et ça aussi peut souffrir des changements si on prend conscience qu'on doit faire autrement.
On doit garder espoir et aussi travailler dans le sens de l'ascension et la promotion de la femme. Nous devons tous subir une éducation pour respecter la femme, avec ses droits et devoirs et toujours en égalité avec l'homme ».
Mah Niembele : « Il y a pas mal d'initiatives à encourager »
« Il y a des initiatives en Afrique pour la promotion du leadership féminin malgré la résistance des pesanteurs socioculturels. Mais force est de reconnaitre qu'il y a encore du chemin à faire.
La situation de blocage actuelle est simplement liée au fait que nous sommes encore enfermés dans nos constructions mentales.