Le Sénégal aspire à figurer dans le cercle des 50 premières économies au monde à l'horion 2023. Cette ambition a été partagée par le Directeur Général de l'Agence pour la promotion des investissements et grands travaux (Apix). M. Mountaga Sy se prononçait dans le cadre d'un atelier de partage sur les « Réformes de l'environnement des affaires - focus Doing Business 2018 ». Un objectif que le pays compte atteindre avec la mise en œuvre de la deuxième génération du Programme de réforme de l'environnement des affaires et de la compétitivité (Preac).
Les autorités sénégalaises sont galvanisées par les 31 places gagnées en trois ans dans le classement Doing Business de la Banque mondiale.
En effet, le Sénégal s'est classé à la 147ème place du classement du rapport 2017 et se situe ainsi sous la barre des 150 pays de ce classement très concurrentiel.
Le pays a gagné 31 places dans le classement Doing Business et amélioration de la distance à la frontière de plus de 06 points.
Le Directeur général de l'Agence pour la promotion de l'investissement et des grands travaux (Apix) a fait part de son optimisme pour le classement 2018.
M. Mountaga Sy s'exprimait, le samedi 20 mai à Saly Portudal (Mbour) en marge d'un atelier d'échange de deux jours avec des membres du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes) sur les « Reformes de l'environnement des affaires - focus Doing Business ».
L'optimisme sénégalais est basé sur l'état d'avancement de la feuille de route Doing Business 2018. Un canevas qui révèle des mesures prises, jugées pertinentes et qui, selon Mountaga Sy, permettent d'améliorer davantage la façon de faire des affaires au Sénégal mais aussi d'embarquer l'ensemble des porteurs de projet du pays.
Il a fait allusion au Programme de réforme de l'environnement des affaires et de la compétitivité (Preac), lancé en 2012 pour un horizon temporel 2013-2015. Ce programme renfermait 56 mesures dont les 90% ont été exécutées et réputées effectives sur la façon de faire des affaires au Sénégal.
Avec ce programme, le Sénégal se donne des ambitions qui vont au-delà du Doing Business. « On attend le prochain Conseil présidentiel de l'investissement (Cpi) pour soumettre le Preac 2 au président de la République pour en faire la nouvelle feuille de route qui conduira le Sénégal vers l'année 2023 parmi les 50 premières économies au monde ».
Le Preac s'appuie sur quatre piliers notamment la simplification, la dématérialisation des procédures administratives, l'harmonisation du cadre juridique et fiscale, la réduction du coût des facteurs de production et la promotion de l'investissement à fort impact social.
C'est dans ce cadre que sont intégrés le Doing Business qui porte sur le secteur formel, la façon de faire des affaires dans le pays pour des porteurs de projets dans la région économique la plus significative. « On porte bien nos ambitions qui vont au-delà du Doing Business et c'est ce qui justifie les progrès du Sénégal depuis trois ans et de manière consécutive».
L'impact des formes sur le niveau de l'investissement
L'instauration d'un climat des affaires propice aux investissements privés domestiques et étrangers est un préalable permettant aux entreprises de jouer pleinement ce rôle. Les autorités sénégalaises l'ont mis en bandoulière tout en faisant des réformes qui définissent le cadre ou le matelas sur lequel va porter la décision de l'investisseur de venir au pays, un préalable.
Au bout d'un cycle de trois ans, après d'énormes efforts consentis par les administrations engagées, le temps est venu de s'interroger sur l'impact des réformes sur le niveau d'investissement du pays.
Par rapport à une période de référence de 2012, confie le directeur général de l'Apix, l'investissement privé au Sénégal était de 1121 milliards de F Cfa. En 2016, poursuit M. Sy, c'est passé à 1780 milliards de F Cfa. Ce qui représente une progression de 56%. « C'est le résultat à la sortie de l'impact sur la façon de faire des affaires au Sénégal ».
Au-delà des ces réformes, le pays compte mettre en exergue des avantages comparatifs très pertinents par rapport aux autres pays. « Il s'agit de la stabilité politique qui est un pilier majeur de la décision d'un investisseur de venir injecter son argent dans un pays ».
A cela s'ajoute la position géographique qui est un attribut pays et une vision qui est le Plan Sénégal Émergent (PSE) porteur de 17 réformes phares.
Des Tribunaux intermédiaires pour trancher les contentieux
Le projet de loi sur les tribunaux de commerce a été approuvé, la semaine dernière, en conseil des ministres. Cette mesure semble cruciale aux yeux de plusieurs observateurs préoccupés par la stabilisation des délais d'exécution des contrats.
Ce pilier, selon Mountaga Sy, est important car « en cas de contentieux, il ne faudrait pas que l'investisseur qui rentre dans un cadre de contentieux soit bloqué. Il faut que le temps du business puisse être aligné avec le temps de la justice ».
Cette mesure encourage les parties engagées à imaginer une justice alternative qui consiste à aller vers la conciliation, la médiation afin de trouver un consensus au lieu d'aller vers un règlement au niveau des tribunaux.
Cet axe sera renforcé par la commission de conciliation et de médiation lancée au Sénégal depuis l'année dernière. Ce qui représente deux aspects permettant de sécuriser les investisseurs et pouvoir leur permettre après la création d'entreprise, dans le processus de développement, de ne pas être bloqué par des contentieux.