Sénégal: Les diplomates à l'assaut des potentiels bailleurs pour la capture du Dividende démographique

24 Mai 2017

Les ambassadeurs africains accrédités à Dakar vont sensibiliser les Partenaires Techniques et Financiers (Ptf) et potentiels bailleurs de fonds pour mobiliser plus de ressources en faveur de la capture du Dividende Démographique (Dd). L'annonce a été faite par leur doyen, M. Auguste Paraina. C'était au terme d'une table-ronde organisée dans le cadre de la célébration de la journée de l'Union Africaine (UA).

Le Groupe des Ambassadeurs africains accrédités au Sénégal invite l'ensemble des pays du continent, les Partenaires techniques et financiers et  les bailleurs potentiels à une mobilisation de ressources nécessaires pour la capture du Dividende démographique.

Leur Doyen M. Auguste Paraina, par ailleurs, ambassadeur de la République de Madagascar l'a confié à la presse ce mercredi 24 mai à Dakar. C'était au terme d'une table-ronde que les diplomates ont organisé sur «Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse». La rencontre s'est   tenue dans le cadre de la célébration de la journée de l'Union Africaine (UA).

Cette table-ronde qui marque l'adhésion des ambassadeurs à l'initiative prise par l'Union Africaine (UA) de faire du Dividende démographique une priorité a permis aux diplomates de se mettre à niveau par rapport à la question.

M. Paraina assure qu'après cette première séance, chaque ambassadeur va rendre compte à son gouvernement respectif, d'ici la semaine prochaine, et les sensibiliser davantage sur l'importance de la question.

A son avis, les investissements en Afrique doivent prendre en compte les tendances qui se dégagent par rapport à l'évolution démographique. « On doit faire de sorte que la population active soit plus forte que celle dépendante ».

Ce qui renvoie au sens du Dividende démographique qui doit commencer par la planification familiale. D'où les investissements nécessaires dans l'éducation, la santé…sans occulter les aspects du développement comme l'agriculture, les infrastructures.

« Il faut reconnaitre qu'il n'est pas suffisant de distribuer des vivres ou de l'argent à nos populations pour leur venir en aide. Il faut s'attaquer aux problèmes, à la maladie et non aux symptômes », lance-t-il à l'endroit de la communauté.

Une idée qui constitue l'un des messages clés que le Directeur Régional du Bureau Afrique de l'Ouest et du Centre, M. Mabingué Ngom a adressé aux diplomates.

Il intègre cet engagement des ambassadeurs dans le cadre du processus mené depuis plus d'un an par son équipe dans le cadre d'un processus consultatif d'élaboration de la feuille de route de l'Union Africaine sur le thème « tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ».

Ce qui a abouti à des actions de plaidoyer et de dialogue politique avec l'Union Africaine auprès de l'ensemble des acteurs clés notamment les Chefs d'État et de gouvernement, les leaders religieux, les organisations de jeunes et les organisations de la société civile, la communauté scientifique.

A ceux-là, s'ajoutent les Agences du Système des Nations Unies, les partenaires au développement technique et financier, les Ambassadeurs africains à New York, les décideurs politiques nationaux, le Forum Africain, le Forum Économique Mondial,  les partenaires bilatéraux, les institutions financières multilatérales (Banque Africaine de Développement, Banque Mondiale), etc.

M. Ngom pense qu'aujourd'hui, avec des taux de croissance élevés, l'Afrique a une chance unique de sortir de la pauvreté. Avant d'avertir que la réussite de l'Agenda 2030 dépend des progrès que le continent va faire.

Pour y accéder, le continent doit faire face à des défis réels, comme la maitrise d'une structure démographique peu favorable.

Devant cet état de fait, le Directeur régional de l'UNFPA estime qu'il faut accélérer la transition démographique en baissant la mortalité maternelle et la fécondité des jeunes mais aussi mettre un terme aux mariages des enfants, rendre accessible la prévalence contraceptive moderne.

Avant de préciser que le dividende démographique n'est pas automatique. « Il fait investir dans l'éducation, la santé, l'emploi, des mesures dans l'amélioration de la gouvernance… »

A son avis, la question de la planification familiale est devenue un enjeu géopolitique capital. Car, ajoute-t-il, « l'avenir de l'Afrique passe par la capture du dividende démographique ». Et de poursuivre : « l'émergence du continent ne se fera pas uniquement avec des ponts et des routes. Il faut aller avec des investissements plus résolus dans le capital humain ».

Avec des idées plus claires sur la question, M. Auguste Paraina, doyen des ambassadeurs accrédités au Sénégal, pense qu'il faut désormais changer de paradigme et voir la capture du dividende démographique comme facteur de croissance économique.

Plaidant pour une démarche holistique avec des actions biens structurées, Mabingué Ngom invite toutes les parties prenantes à éviter de politiser ou folkloriser la question du dividende démographique vu son importance.

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