Afrique: Les facteurs de risque dans les projets de développement décelés

29 Mai 2017

Le Sénégal, à l’instar des pays africains, pêche beaucoup dans la gestion des projets de développement international alors que l’Aide Publique au Développement (APD) reste constante. Le ver est décelé dans le triptyque coût – qualité – délai. Une radioscopie que le Dr Papa Modou Ndiaye étale dans son livre « Facteurs de risque dans la gestion des projets de développement international ». Il l’a soumis à l’appréciation du monde universitaire, gouvernants, secteur privé, société civile, entre autres, le samedi 27 mai 2017 à Dakar.

« Pourquoi autant d’argent de l’Aide publique au Développement alors après 50 ans d’indépendance, le Sénégal compte un pauvre sur deux ». Le Dr Papa Modou Ndiaye s’est posé cette question lors de la cérémonie de lancement et de dédicace de son livre « Facteurs de risque dans la gestion des projets de développement international », tenue le samedi 27 mai 2017 à Dakar.

Cette interrogation s’est faite suite au coup de projecteur que cet ingénieur polytechnicien, titulaire du Master of Business Administration International de l’université Paris Dauphine et de l’IAE Paris 1 Panthéon Sorbonne a fait sur le niveau de pauvreté au Sénégal. De récentes statistiques officielles disent que 40,7% des Sénégalais vivent au dessous du seuil de la pauvreté.

Ce Docteur en Business administration du Centre Africain d’Études Supérieur en Gestion (CESAG) brandit également une récente étude de la Banque mondiale qui confie que « chaque Sénégalais reçoit par an au moins 54 dollars d’Aide publique au développement. D’où plus de 400 milliards de F Cfa, en dehors du budget de l’État et autres sources de financement ».

Avec ce coup de projecteur, M. Ndiaye, dans son livre remet au gout du jour les facteurs de risque dans la gestion des projets de développement international.

Un chef d’œuvre qui met à nu la gestion des projets de développement au Sénégal et en Afrique, dans son ensemble.

L’auteur justifie sa réflexion par le fait que beaucoup de projets ne respectent pas les délais impartis, dépassent les coûts initiaux ou ne respectent pas les spécifications techniques.

Selon lui, ses recherches lui ont permis de noter que 55% des projets dépassent les délais. Ce qui veut dire qu’«un projet sur deux mis en œuvre au Sénégal, est en retard ».

42% des projets dépassent les coûts. « On commence toujours par un montant initial mais on termine avec des avenants ».

Ce qui est plus grave, s’est-il désolé, « 30% des projets ne respectent jamais la qualité ».

Cet ingénieur se demande s’il est réellement utile d’avoir les projets initiés au niveau des localités, vu le résultat mitigé alors qu’un volume important d’argent y est injecté.

Comme le rappelle, le Professeur Boubacar Baidari, Directeur Général du CESAG, « Les facteurs de risque dans la gestion des projets de développement au Sénégal » ontdéjà fait l’objet d’une thèse soutenue devant un jury international en septembre 2016 à Luxembourg et en janvier 2017 au Cesag.

Ce travail de recherche a permis à l’auteur de consolider des connaissances acquises sur le terrain et de se positionner comme une référence locale dans le secteur de la gestion des projets de développement.

Sur la base de ses expériences, l’auteur a tenté de proposer des solutions en essayent de déclencher un déclic au niveau de tous les acteurs qui interviennent dans les projets de développement.

A son avis, « dans un pays comme le Sénégal qui met plus 1000 milliards de F Cfa par an dans les projets, si la moitié ne respecte pas les délais et que près de la moitié dépasse les coûts, on peut imaginer les difficultés que le pays aura à se développer ».

Cette sonnette d’alerte est aussi valable pour l’ensemble des pays de l’Afrique subsaharienne qui souffrent des mêmes tares.

D’où la nécessité pour le Cesag, selon le Pr Baidari, de jouer le rôle d’avant-garde face aux problèmes de développement de l’Afrique, notamment en matière de gestion, de management...

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