Addis-Abeba — L'édition 2017 du Rapport économique sur l'Afrique (REA) de la Commission économique pour l'Afrique a été lancé aujourd'hui à Addis-Abeba. Présente, la Secrétaire exécutive adjointe, Giovanie Biha, a demandé aux gouvernements africains de renforcer de façon délibérée les liens entre le développement urbain et industriel dans le cadre de leurs plans nationaux de développement.
Mme Biha, qui présidait le lancement, déclaré que la reconnexion du développement urbain et industriel en Afrique par le biais de politiques, de stratégies et d'investissements délibérés est une priorité pour la viabilité des villes et des industries.
« À mesure que les pays développent des cadres généraux dans lesquels les objectifs stratégiques pour la transformation structurelle sont définis, les plans de développement nationaux offrent un contexte idéal dans lequel les objectifs d'urbanisation et d'industrialisation pourraient être liés », dit-elle.
« Ainsi, les stratégies urbaines et industrielles pourront être explicitement liées à des objectifs nationaux plus larges tels que la réduction de la pauvreté et l'amélioration du bien-être dans les zones urbaines et rurales ».
Mme Biha déclare que les preuves disponibles indiquent que le développement urbain et industriel en Afrique sont déconnectés, ce qui a gâché des opportunités de créer des emplois et d"améliorer le bien-être.
« Il n'est donc pas surprenant de voir que les villes africaines sont paralysées par de graves manques en infrastructures et services et qu'elles ne peuvent pas générer des emplois au niveau et à l'échelle souhaités pour répondre aux demandes croissantes, en particulier des jeunes », ajoute-t-elle.
L'édition 2017, dont le thème est Urbanisation et industrialisation pour la transformation de l'Afrique, souligne que les villes ont besoin d'une industrialisation qui produise de meilleurs résultats ; d'autre part, l'industrialisation requiert que les villes soient plus fonctionnelles. L'Afrique relève actuellement le défi de créer des villes productives et des systèmes urbains efficaces qui puissent soutenir la transformation structurelle, recommandant ainsi que l'amélioration du fonctionnement économique des plus grandes villes dégagera des avantages potentiels pour la voie à des économies d'agglomération.
Lors du même lancement, Takyiwaa Manuh, Directrice de la Division de la politique du développement social de la CEA, déclare que l'industrialisation est une priorité fondamentale pour le continent, il est urgent de lier le développement urbain et le développement industriel.
« Ceci n'est pas entièrement nouveau pour la CEA. Dès le début des années 1960, la CEA considérait explicitement le rôle des centres urbains en pleine expansion du continent dans le cadre de l'industrialisation », précise-t-elle.
« Aujourd'hui, il est encore plus urgent pour les décideurs d'exploiter l'urbanisation pour la transformation structurelle, compte tenu du rythme et de l'ampleur de la transition urbaine ».
Le rapport fournit des stratégies concrètes de points d'entrée pour que les gouvernements africains accordent la priorité à l'industrialisation et profitent de leurs villes et établissements humains en pleine croissance pour soutenir cet objectif. Il appelle également à une approche stratégique, intersectorielle et intégrée de l'urbanisation, qui favorise des villes productives, inclusives et viables dans le cadre des visions nationales pour une croissance de qualité.
Mme Manuh déclare que les croquis des conclusions et des recommandations du rapport sur lesquels la CEA travaillait déjà, les domaines clés, y compris comment intégrer l'urbanisation dans la planification nationale du développement ; comment évaluer la contribution des villes aux économies nationales ; les données et les indicateurs nécessaires pour évaluer la capacité des villes à soutenir la transformation structurelle, en particulier l'industrialisation.
Les Professeurs Belay File et Yeraswork Admassie de l'Institut des études de développement urbain et du Collège des sciences sociales à l'Université d'Addis-Abeba, respectivement, ont amené les participants à débattre des résultats du rapport et trouver des moyens pour aider l'Afrique à atteindre le prochain niveau de développement.
Mme Manuh mentionne que la discussion informe directement la CEA du suivi des recherches à entreprendre lors de la prochaine édition dans l'appui des efforts fournis par les États membres pour tirer parti du rythme rapide de la transition urbaine actuelle auquel ils font face.
Ont pris part au lancement, des participants de haut niveau, y compris des ambassadeurs et des Institutions de l'ONU basés à Addis-Abeba, des décideurs, le milieu universitaire, des représentants du gouvernement éthiopien.