N'djamena — Le gouvernement du Tchad a lancé, en collaboration avec le Centre Africain de Développement Minier (CADM), son processus d'appropriation de la Vision Minière Africaine (VMA) lors d'un atelier qui s'est tenu du 29 au 30 mai à N'Djamena.
Ledit atelier a réuni les membres du Comité interministériel spécialement mis en place à cet effet, ainsi que l'équipe d'experts pluridisciplinaires recrutés par la CEA pour accompagner le Tchad. Le principal objectif de l'atelier de N'Djamena était d'établir les bases de la première étape du processus de la Vision Minière Nationale au Tchad qui consiste à formaliser la politique minière et à réviser le code minier tchadien et ses textes d'application à la lumière de la VMA.
La mise en œuvre du processus d'appropriation de la VMA au Tchad est la réponse à « une volonté politique manifeste » et à un contexte de crise économique qui rend nécessaire la réforme « en profondeur » de la gouvernance du secteur extractif afin d'impulser la transformation industrielle du pays selon les principes de la VMA. Dans son allocution d'ouverture, Mme Souad Aden-Osman, représentant la CEA, a indiqué que l'étroite collaboration entre le Ministère des Mines, de la Géologie et des Carrières et le CADM vise à faire du Tchad la « vitrine du processus de domestication de la VMA en Afrique Centrale ». L'engagement du Tchad dans le processus de réforme de la politique et du cadre législatif et réglementaire de son secteur minier s'inscrit ainsi, à la fois, dans une perspective nationale et sous régionale.
Pendant deux jours, les participants à l'atelier de N'Djamena se sont penchés sur les principaux tenants de la gouvernance minière au Tchad et sur l'étendue des réformes à engager en vue de mettre en cohérence les textes régissant le secteur et les principes de la VMA. D'autres aspects tels que la méthodologie de travail, les termes de référence et la feuille de route du projet de révision ont également fait l'objet de débats riches et constructifs. Les acteurs de la gestion du secteur minier au Tchad ont ainsi pu présenter, au CADM, les attentes du pays et exprimer la volonté du gouvernement de renforcer l'attractivité du secteur minier tchadien tout en s'assurant que la réforme du secteur minier favorise l'utilisation de la ressource humaine et matérielle locales tout au long de la chaine de valeur.
Le Ministre des Mines, de la Géologie et des Carrières a reconnu que la vétusté du cadre législatif et réglementaire du secteur minier tchadien est un frein au développement de l'industrie minière. Le Dr David Houdeingars'est alors félicité de la qualité des experts recrutés, dans le cadre du projet de formalisation de la politique minière et de révision du code minier du Tchad, tout en exprimant le souhait qu'un nouveau code précis, complet soit adopté avant la fin de l'année 2017. Le développement d'un secteur minier tchadien solide et compétitif se fera à ce prix.