En premier lieu, bien évidemment, le surinvestissement politicien aux dépens des réformes économiques et sociales. Depuis la révolution du 14 janvier 2011, sept gouvernements se sont succédé sans pour autant engager les réformes de structures nécessaires. Les plus grands problèmes de la Tunisie tiennent pourtant du chômage massif, de la faiblesse des investissements et de la stagnation des exportations. Autant de vecteurs du déséquilibre régional qui n'a de cesse de créer des foyers de tension sporadiques un peu partout.
Et, dans ce registre précis, le gouvernorat de Tataouine n'est guère bien loti. Le chômage y atteint des records sinistres, les jeunes diplômés du supérieur y végètent dans l'îlotisme intégral. Les dynamiques de création de richesses et des transferts sociaux y sont au point mort. Depuis longtemps, à l'instar de ce qu'il en est dans de nombreuses régions intérieures et frontalières, le brasier couve sous les cendres. La poudrière était à l'affût de la mèche qui a sitôt fait dégénérer la donne.
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