Addis-Abeba — Renforcer les principes fondamentaux est la première étape à établir pour exploiter le dividende démographique en Afrique et ces fondamentaux doivent être soutenus par des actions politiques ciblées qui favorisent l'investissement dans les jeunes.
Telle a été la déclaration faite par Abdalla Hamdok, Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) lors de son discours ce week-end, à la trente et unième session ordinaire du Conseil exécutif du Sommet de l'UA, au siège de l'Union africaine.
Faisant allusion au thème du Sommet de cette année, « Exploiter le dividende démographique en investissant dans la jeunesse », M. Hamdok le considère comme « pertinent et opportun », compte tenu de son importance pour les questions politiques, économiques et sociales qui orientent le débat sur le développement du continent et la nécessité de mettre en place des politiques qui profitent du dividende démographique.
S'adressant aux ministres et aux représentants du gouvernement qu'en 2050, l'Afrique comptera 38 des 40 pays les plus jeunes et que, contrairement à d'autres régions du monde, la proportion de jeunes dans la population totale d'Afrique augmente.
« Bien que cette croissance offre l'opportunité d'exploiter ce dividende démographique, elle présente également le risque d'un taux de chômage des jeunes élevé », prévient-il.
Rendant un hommage particulier au Dr Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population, décédé au début du mois passé, M. Hamdok affirme qu'on se souviendra de lui « comme le fils d'Afrique, un grand chef de file et un défenseur qui a défendu sans relâche les questions de santé, de dignité et des droits des femmes, des filles et des jeunes ». Il dit également que ses contributions à l'élaboration de la feuille de route de l'Union africaine sur le thème du Sommet de cette année constituent une partie importante d'un héritage qui se perpétuera.
M. Hamdok souligne un certain nombre de questions politiques qui doivent être abordées avec une certaine urgence, comme la mobilisation des ressources intérieures qu'il dit doit être étendue pour générer plus d'investissements publics dans la promotion de l'emploi et de la protection sociale. « Un financement durable dans le développement du capital humain déterminera dans quelle mesure les politiques économiques et autres favoriseront la croissance des emplois et des débouchés pour les jeunes », souligne-t-il.
Il exhorte également les ministres présents, de donner la priorité à la migration, un problème qu'il estime, appelle à une variété de mesures qui sont soutenues par un cadre qui peut conduire à un partage efficace des responsabilités et des partenariats solides pour promouvoir une migration bien gérée. « Pour nous en Afrique, il doit s'agir d'un cadre de développement », souligne-t-il. À cet égard, il informe les participants que des progrès ont été réalisés en faveur d'un « récit correctif sur la migration africaine et une meilleure compréhension du public quant aux principaux défis et opportunités de la migration d'une perspective de développement ». Un Groupe de haut niveau sur les migrations internationales en Afrique (HLPM), présidé par S.E. la Présidente Ellen Johnson Sirleaf, a été lancé le 6 juin à Monrovia, au Libéria par la CEA et la Commission de l'Union africaine à ce sujet.
« Le potentiel de la jeunesse représente à la fois notre plus grand espoir et notre défi le plus déconcertant. Les enfants africains peuvent gravir l'échelle de l'espoir en fonction des décisions que nous prenons. Notre avenir pour le succès sera mesuré de façon adéquate par les générations futures si nos mots sont mesurés par rapport par rapport à notre action de favoriser un développement transformateur et inclusif », déclare-t-il.
Étaient également présents à la session du Conseil exécutif, le Président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat et Hadja Makale Camara, Présidente du Conseil exécutif de l'Union africaine.