La présidente d'honneur de la Plateforme de veille des femmes pour la Paix et la Sécurité appelle les femmes à rester vigilantes dans la recherche de la tenue d'élections législatives apaisées. Mme Bineta Diop l'a fait lors du Symposium national qui s'est tenu ce mardi 11 Juillet à la Place du Souvenir, à Dakar.
La plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité sort satisfaite de sa tournée qui lui a permis de mesurer le degré d'engagement et la détermination des femmes pour la tenue d'élections législatives apaisées. Ce qui, aux yeux de Mme Bineta Diop, n'est pas une raison pour baisser les bras dans la recherche de cet objectif ambitieux dans un contexte électoral déjà émaillé par des cas de violences.
Devant cet état de fait, la présidente d'honneur de la Plateforme estime qu'il faut, à travers les conversations entre femmes, veiller à circonscrire la violence physique et verbale.
Dans la recherche d'élections sans heurt, Mme Diop qui, par ailleurs, est Envoyée Spéciale du Bureau de la Commission de l'Union Africaine pour les Femmes, la Paix et Sécurité, estime qu'« il faut également veiller à ce que les cartes d'électeur soient disponibles avant le scrutin et éviter les poches de tension le jour du vote ».
A cela s'ajoute la nécessité d'établir des conditions nécessaires pour un vote transparent et d'appeler ainsi la cinquantaine d'organisations qui composent la plateforme à continuer le travail sur le terrain.
L'appel lancé par la plateforme est la synthèse des déclarations d'engagement faites par les femmes au terme de symposiums tenus à Thiès, Louga, Diourbel, Kaolack, Fatick et Dakar. Des régions que la caravane de la plateforme a sillonné du 6 au 10 juillet 2017 pour prêcher la bonne parole auprès des autorités religieuses mais aussi des organisations de femme.
Un plaidoyer qui, selon Mme Penda Seck Diouf, présidente de la plateforme, va se poursuivre en signalant les dysfonctionnements relevés le jour du vote pour permettre aux autorités de réagir rapidement.
Une démarche qui sera menée avec brio par des femmes formées en monitoring. Un exercice qui s'annonce sans grande difficulté compte tenu du rôle de premier plan que la Plateforme a joué dans la gestion des violences qui ont laissé planer de sérieux doutes sur la possibilité de tenue d'élections apaisées au Sénégal en 2012 et en 2014. Période où, selon Penda Seck Diouf, la plateforme s'est distinguée par son leadership dans le domaine de l'observation et l'accompagnement.
Partout où la plateforme est passé, les femmes en ont profité pour exprimer des besoins qui devront se transformer en plaidoyer à transmettre aux autorités. Des attentes qui sont, entre autres, la mise à disposition des cartes d'électeur, une sécurité renforcée durant la période électorale, l'appui aux femmes rurales pour l'accès à la terre et aux intrants agricoles, la formation des femmes dans les domaines de développement…
Une doléance phare qui est revenue à Dakar comme à Louga est relative à l'absence de dispositif dans les bureaux de vote, pour les personnes souffrant de handicap.
En attendant la réaction des autorités face aux doléances des femmes, la plateforme de veille qui est coordonnée par Femmes Africa Solidarité (FAS), une ONG qui jouit d'une expérience et d'une crédibilité nationale et internationale, a lancé l'initiative « Une femme 100 francs par mois ». Ce qui donne le ton à la constitution d'un fonds pour les femmes et qui, à terme, leur vient en appui dans leur besoin de formation.
La plateforme devrait reprendre le périple pour continuer la sensibilisation dans les régions Sud du Sénégal. Le processus sera bouclé par la mise en place d'une salle de veille qui va surveiller tout le processus de ces législatives prévues le dimanche 30 juillet 2017.