New York - Lors du Forum politique de haut niveau sur le développement durable qui a débuté cette semaine, la Conseillère spéciale de la CEA sur les ODD, Aida Opoku-Mensah, a informé les délégués que les ODD et l'Agenda 2063 de l'Afrique « offrent l'occasion au continent de resonger son programme de transformation en fonction du cadre du développement durable ». Soulignant certains niveaux d'uniformité entre l'Agenda 2063 et les ODD, elle évoque un certain nombre d'efforts en vue d'exploiter les synergies des deux agendas. Le résultat, dit-elle, « est une synergie des objectifs mondiaux de développement durable avec les aspirations de développement de l'Afrique ».
Dans sa contribution, lors d'une session sur les principaux moteurs du changement, Mme Opoku-Mensah souligne les efforts visant à accroître le commerce intra-africain par grâce à la création de la Zone de libre-échange continentale dont les négociations sont en cours. Elle souligne également la nécessité d'investir dans le capital humain, en particulier en exploitant la forte population des jeunes, en augmentant la capacité de production dans le contexte de l'industrialisation, en gérant les ressources naturelles et en explorant le potentiel et les avantages de l'économie verte ».
Mme Opoku-Mensah décrit un certain nombre de défis majeurs en matière de mise en œuvre, tels que le manque d'infrastructures qui, selon elle, nuisent au développement. Notant que des infrastructures de qualité sont une condition préalable au commerce, à la production et à l'industrialisation ; selon elle, l'exemple du transport aérien en Afrique où les frais liés au transport et au voyage sont extrêmement bas (hormis l'Afrique du Nord) et qu'en 2015, seulement 45 millions de passagers ont eu recours au transport aérien en Afrique. C'est 23 fois moins qu'en Asie de l'Est et dans le Pacifique. Le volume de fret aérien n'était que de 2,854 milliards de tonnes.
En ce qui concerne la faiblesse des statistiques et les lacunes dans les données qui limitent les rapports sur les progrès, elle dit que seulement 37,8 pour cent des 230 indicateurs des ODD disposent de données complètes et ajoute que « la désagrégation limitée et la rapidité des données influent négativement sur les rapports de progrès et l'évaluation de l'impact ». À cet égard, elle exhorte les gouvernements africains d'accorder la priorité aux investissements dans la capacité et les outils statistiques pour l'élaboration des politiques. Elle souligne également la nécessité de renforcer la formulation et le séquençage des politiques fondées sur des données probantes ; ainsi que l'évaluation de l'impact sur l'optimisation des ressources. De plus, dit-elle, « des outils pertinents sont nécessaires pour localiser et intégrer les initiatives de développement dans les plans nationaux de développement ».
La mise en œuvre des SDG nécessitera des ressources humaines et financières, ainsi que des capacités renforcées pour une politique fondée sur des données probantes dont elle a souligné qu'il faudrait reposer sur des méthodes bien intégrées pour suivre les performances et le suivi. En outre, les pays devront augmenter les efforts de mobilisation des ressources intérieures grâce à un certain nombre de possibilités, y compris une base d'imposition élargie.
L'objectif général de la session visait à examiner le développement durable d'un point de vue régional, à mettre en évidence les principales priorités régionales et à promouvoir l'apprentissage interrégional par les pairs. Des expériences de partout dans le monde ont été partagées par les autres commissions économiques régionales, tout en sensibilisant le public mondial aux contextes, aux spécificités et aux défis régionaux dans la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable.
Pour en savoir plus sur les initiatives de la CEA sur les ODD, veuillez télécharger la Carte africaine sur le développement durable https://www.uneca.org/publications/african-sustainable-developmentmap
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