Lagos, Nigéria — La Commission économique pour l'Afrique a rendu public, ce jeudi, la loi type qui fournit un cadre pour l'harmonisation des règles, réglementations, lois et politiques transfrontalières régissant les projets d'infrastructures transfrontalières en Afrique.
La loi type, dévoilée lors de la conférence annuelle de l'Association du barreau nigérian, devrait être adoptée par les chefs d'État et de gouvernement africains lors du prochain sommet de janvier, à Addis-Abeba, en Éthiopie. Ceci ouvrira la voie à plus de transparence, d'efficacité et de responsabilité en ce qui concerne la participation des secteurs public et privé dans le domaine des infrastructures transfrontalières.
La loi proposée offre un moyen d'atténuation et de gestion des risques perçus associés au développement des infrastructures transfrontalières et comble l'écart entre les avantages sociaux et privés de ces investissements énormes.
Au cours d'une séance du panel pour discuter des projets d'infrastructures transfrontalières et de l'intégration régionale en Afrique, Adeyinka Adeyemi, Conseiller principal et Responsable du groupe sur l'intégration régionale et les infrastructures de la Division du renforcement des capacités de la CEA, dit que les défis auxquels font face les investissements dans les infrastructures transfrontalières en Afrique sont nombreux.
Les principaux défis posés par les experts et les investisseurs potentiels concerne les nombreuses stratégies, lois et règlements qui découragent l'investissement du secteur privé et freinent son enthousiasme.
« Nous avons maintenant développé, à la demande des dirigeants africains, la loi type à l'échelle du continent pour renforcer les investissements dans les infrastructures transfrontalières et nous espérons que cela contribuera grandement à faire face aux risques spécifiques qui entravent l'investissement dans les infrastructures transfrontalières sur le continent », déclare M. Adeyemi.
Il dit que la CEA a mené une étude approfondie des risques liés aux investissements dans les infrastructures transfrontalières en Afrique et ajoute que la loi type protègera les droits des investisseurs.
« Il existe un soutien politique et un enthousiasme élevés en matière d'infrastructures transfrontalières en Afrique », informe M. Adeyemi et ajoute que les risques et les mesures d'atténuation sont mieux compris.
Dans sa présentation, intitulée « Tirer profit des opportunités d'investissement dans les infrastructures transfrontalières en Afrique », il indique que la loi type apporte une réponse aux préoccupations des investisseurs étrangers et sera domestiquée par les pays africains une fois, celle-ci adoptée par leurs dirigeants en janvier.
La loi facilitera également l'investissement et le financement du secteur privé dans les projets d'infrastructures transfrontalières ; harmonisera la réglementation transfrontalière de ces projets ; favorisera le commerce intra-africain et ouvrira les marchés intérieurs au commerce international.
Suite au Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique où 16 projets d'infrastructures pour l'intégration du continent ont été approuvés, le secteur privé s'est montré réticent à investir, sous prétexte d'un certain nombre de problèmes qu'il juge être difficiles d'investir dans le développement d'infrastructures transfrontalières.
En 2016, les dirigeants africains ont ainsi chargé la CEA et le NEPAD d'élaborer un cadre dont l'objectif est d'harmoniser les lois sur l'ensemble du continent afin de faciliter l'investissement dans les infrastructures transfrontalières au secteur privé.
M. Adeyemi est convaincu que la loi type apportera une réponse aux préoccupations du secteur privé. Il dit qu'il est temps maintenant pour le secteur privé de mettre de côté ses craintes et d'investir dans des projets d'infrastructures transfrontalières en Afrique.