L'acte de M. Kémi SEBA, orchestré le samedi 19 août 2017, consistant à brûler publiquement un billet de banque émis par la BCEAO, figure depuis lors en bonne place dans les réseaux sociaux.
L'illustration audio-visuelle de ce geste, visionnée par de très nombreux internautes, a certainement permis à son auteur d'atteindre son objectif, à savoir faire le buzz sous une forme provocante sur la campagne contre le franc Cfa dont il fait partie des porte voix.
Il demeure que le concerné était conscient que, par ce biais, il se plaçait en position délictuelle pouvant amener la Banque Centrale à agir. Celle-ci se devait d'intervenir, confortée en cela par la loi, en particulier les différentes dispositions des Codes Pénaux des États réprimant la destruction volontaire d'un billet de banque, l'altération de signe monétaire ayant cours légal et les risques de trouble à l'ordre public pouvant naître du geste.
Nonobstant ces dispositions, il demeure que l'acte porte préjudice à la BCEAO puisqu'il est susceptible de saper la confiance des populations et la crédibilité de la monnaie. La Banque Centrale, organisme auquel sont confiées les missions d'émission et de retrait des billets mauvais, ne pouvaient que saisir la justice et décourager toute tentative de reproduction de tels actes.
L'action relève d'une obligation liée à la charge institutionnelle. Il ne s'agit pas de s'attaquer à une cause ou à des idées remettant en question le franc Cfa, encore moins à une personne. Quiconque, auteur de l'acte visé, s'y exposerait.