Le Caire — Le renforcement des échanges commerciaux entre l'Afrique et le monde arabe peut renforcer de manière significative le poids de ces deux régions dans le commerce mondial, a déclaré ce matin au Caire Abdalla Hamdok, Secrétaire exécutif adjoint et Economiste en Chef de la CEA à l'occasion de la 100ème Session ordinaire du Conseil économique et Social de la Ligue des Etats Arabes.
« Une intégration régionale renforcée entre l'Afrique et le monde arabe, qui irait au-delà des grands accords commerciaux régionaux spécifiques à ces régions (ZLEC, GAFTA), apparait très prometteuse dans la mesure où elle soutiendrait les efforts de diversification et de transformation des pays membres et contribuerait à renforcer la position de l'Afrique et du monde arabe dans l'arène commerciale mondiale », a déclaré M. Hamdok.
Avec 6,5% des exportations africaines destinées au monde arabe, et 5,3% des exportations du monde arabe visant l'Afrique, les échanges entre ces deux régions du monde connaissent une croissance marquée depuis une dizaine d'années, une tendance appelée à se renforcer davantage. L'examen des échanges entre les deux régions révèle qu'ils sont plus diversifiés et se caractérisent par une plus forte composante industrielle que les biens exportés vers le reste du monde, a ajouté M. Hamdok.
Dans un contexte mondial caractérisé par une lente reprise économique, la montée du protectionnisme mais aussi des incertitudes capables d'affaiblir les économies en convalescence et affecter des accords commerciaux internationaux favorables au développement, le commerce entre l'Afrique et le monde arabe apparait riche en opportunités.
« L'intégration régionale et le commerce ne peuvent pas répondre à eux seuls aux défis économiques actuels. Toutefois, ils offrent, sans nul doute, des moyens et opportunités d'accélérer le progrès, l'industrialisation et une meilleure intégration avec les marchés régionaux et internationaux. Ils peuvent ainsi libérer le potentiel des pays africains et arabes, diversifier les économies et fournir aux femmes et aux hommes des opportunités économiques acceptables pour des conditions de vies améliorées et des sociétés plus résilientes et inclusives », a indiqué M. Hamdok.
Poussée à diversifier ses économies par la baisse des prix des matières premières, l'Afrique est devenue un moteur de la croissance mondiale avec quatre des dix économies mondiales les plus performantes (Côte d'Ivoire, Tanzanie, Rwanda and Djibouti). Selon une étude de la CEA, la mise en place réussie d'une Zone de Libre échange en Afrique pourrait entraîner une hausse de 22% du commerce africain et injecterait environ 1000 milliards de dollars dans l'économie mondiale.
Note aux rédacteurs
Mise en place par le Conseil Economique et Social des Nations Unies en 1958, la Commission économique pour l'Afrique a pour mandat de promouvoir le développement économique et social de ses Etats membres, l'intégration régionale et la coopération internationale en faveur du développement de l'Afrique. Composée de 54 Etats, dont 10 sont également membres de la Ligue des Etats Arabes, la CEA aide à répondre aux défis liés au développement du continent à la fois en sa qualité d'Agence des Nations Unies et de composante phare du paysage institutionnel africain.
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