Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a décidé de maintenir inchangés le taux d'intérêt minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidité à 2,50% et le taux d'intérêt du guichet de prêt marginal à 4,50%. La décision est tombée au terme de sa troisième réunion ordinaire au titre de l'année 2017, tenue ce mercredi 6 septembre dans les locaux du siège de la banque à Dakar. Pour 2017, le Comité table sur une croissance économique de 6,9% pour l'ensemble de l'Union.
La décision du Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) de maintenir inchangés ses taux d'intérêt découle d'un tour d'horizon sur les principes de la conjoncture économique au cours de la période récente ainsi que les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives à moyen terme de stabilité des prix et de croissance économique de l'Union.
Le communiqué signé par le président du Comité, en la personne de Tiémoko Meyliet Koné, par ailleurs gouverneur de la BCEAO, informe que sur le plan international cette instance a relevé que l'activité économique s'est renforcée au deuxième trimestre 2017, sous l'effet notamment du raffermissement de la croissance dans la Zone euro, aux États-Unis et dans certains pays émergents.
En ligne de mire avec cette reprise, rappelle le comité, les perspectives du FMI publiées en juillet 2017 indiquent que la production mondiale devrait s'inscrire en hausse de 3,5% en 2017 après 3,2% en 2016.
Avant d'aviser que les cours des principaux produits de base exportés par les pays de l'Union se sont repliés, à l'exception de ceux de la noix de cajou et de l'or. Et d'ajouter que les baisses trimestrielles les plus marquées ont concerné le pétrole, le caoutchouc, l'huile de palmiste, l'huile de palme, le cacao et le café.
Une croissance portée par la vigueur de la demande intérieure
Evoquant la situation économique dans l'Union, le Comité dit avoir relevé la consolidation de l'activité au deuxième trimestre de l'année 2017. A l'en croire, le taux de croissance du produit intérieur brut de l'Union, en glissement annuel, est ressorti à 6,5% après 6,6% le trimestre précédent.
Cette instance dirigée par le gouverneur de la BCEAO confie que cette croissance est portée essentiellement par la vigueur de la demande intérieure et, du côté de l'offre, par des hausses significatives des valeurs ajoutées dans les secteurs primaires (5,1%), secondaire (9,5%) et tertiaire (5,9%). Pour l'ensemble de l'année 2017, précise la même source, la croissance économique de l'Union est attendue à 6,9%, après 6,7% en 2016 et 6,6% en 2015.
Ce qui fait dire au gouverneur de la Banque Centrale que « tous les secteurs sont porteurs à l'heure actuelle ».
Entre autres évolutions, le Comité de Politique Monétaire a noté que le déficit budgétaire, base engagements, dons compris, est ressorti à 2,4% du PIB à fin juin 2017 contre 2,3% un an auparavant.
Pour l'ensemble de l'année 2017, renseigne-t-il, ce déficit est attendu à 4,4% du PIB, tout comme en 2016 pour un objectif communautaire de 3,0% à l'horizon 2019. Dans ces conditions, les efforts de mobilisation des recettes fiscales et de rationalisation des dépenses publiques doivent être poursuivis.
Un ralentissement de la hausse des prix
Dans cette même veine, après analyse de l'évolution des prix dans l'Union, le Comité dit avoir observé que le taux d'inflation, en glissement annuel, s'est établi à 0,3% au deuxième trimestre 2017 après un niveau de 0,8% le trimestre précédent.
A son avis, ce ralentissement de la hausse des prix s'explique par le repli des prix des denrées alimentaires, à la suite d'un approvisionnement satisfaisant des marchés en produits céréaliers, en légumes et tubercules. Ce que le gouverneur de la BCEAO explique par les bonnes productions notées. « Depuis quelques années, avec beaucoup de chances mais aussi les efforts consentis par les États de l'Union, les productions sont bonnes ». Ce qui, à son avis, « permet d'approvisionner correctement les marchés et fait que les prix ont tendance à baisser ».
A l'horizon de vingt-quatre mois, poursuit le comité, le taux d'inflation, en glissement annuel, est projeté à 1,5%, en phase avec l'objectif de stabilité des prix poursuivi par la Banque Centrale.
Sur la même lancée, le Comité affirme avoir relevé que la masse monétaire dans l'Union s'est accrue de 10,0% en glissement annuel au deuxième trimestre 2017, traduisant une consolidation des actifs extérieurs net (4,1%) et une progression des créances intérieures (11,3%). Il avise que le taux d'intérêt moyen trimestriel du marché monétaire s'est replié à 2,70% contre 3,86% le trimestre précédent et 3,34% un an plus tôt.
La prochaine session au titre de l'année 2017 du Comité de Politique Monétaire est prévue au mois de décembre.