Antananarivo — L'adoption d'une politique industrielle ambitieuse axée sur la concentration spatiale, les complémentarités avec l'industrie locale et la valorisation durables des ressources naturelles est une des conditions essentielles pour une croissance inclusive et durable à Madagascar. C'est une des recommandations issues du lancement officiel du profil pays qui s'est déroulé à Antananarivo, en présence du Ministre auprès de la Présidence en charge des Mines et du Pétrole.
Le gouvernement malgache a saisi cette opportunité pour présenter la nouvelle Loi sur le Développement Industriel qui devrait être votée au Parlement à la prochaine session. Un des objectifs majeurs est de porter la part de l'industrie à 25 % du PIB (contre 15 % environ aujourd'hui), et de mieux intégrer l'industrie locale dans les chaînes de valeur en ciblant l'agro-industrie, les matériaux de construction et la substitution aux importations. Parmi les principales propositions figure la mise en place de zones d'investissements industriels favorisant le regroupement spatial et l'amélioration de l'approvisionnement local.
Le profil pays, réalisé par la Commission Économique des Nations Unies pour l'Afrique, la CEA, montre que Madagascar semble avoir trouvé en 2017 une nouvelle dynamique de croissance, à la fois plus forte et plus inclusive. Ainsi, le niveau des investissements directs à l'étranger (IDE) a atteint 5 % du PIB en 2016, un des taux les plus élevés de la sous-région. La dynamique de croissance est aussi portée par l'engagement du gouvernement à promouvoir une croissance plus inclusive via des investissements massifs dans les infrastructures et les services sociaux, alors que la pauvreté touche 71,5 % de la population, un taux qui n'a pas diminué depuis 1991. La vulnérabilité au changement climatique, la faiblesse des ressources domestiques et le déclin de la productivité agricole sont d'autres facteurs de risques pour la croissance malgache.
Un des particularités de l'économie malgache est d'avoir pu développer dès le début des années 90 un secteur manufacturier dynamique orienté vers les exportations à travers le système des zones franches industrielles. Celles-ci ont contribué jusqu'à 60 % des exportations malgaches et représentent 20 % de l'emploi formel. Elles affichent un dynamisme retrouvé depuis 2016, et leur croissance sectorielle devrait atteindre plus de 15 % en 2017. Toutefois, leur intégration à l'économie malgache est relativement faible (75 % des intrants sont importés) et leur rôle dans la croissance est limité. Afin de renforcer l'effet d'entrainement sur l'économie malgache, le profil pays recommande de mettre l'accent sur la concentration des industries autour de pôles logistiques, d'augmenter les contenus locaux notamment via le développement de l'agro-industrie et d'assurer la préservation du capital naturel malgache.
Pour plus d'information, vous pouvez télécharger le profil Pays de Madagascar sur :