Paris — La Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Vera Songwe, a pris part ce jeudi, à une table ronde de deux jours sur le financement du Plan national de développement 2017-2021 du Tchad ; et a promis à ce pays du Nord-centre de l'Afrique, le soutien de la CEA le pays, car ce dernier cherche à transformer son économie et à attirer les investisseurs internationaux.
Mme Songwe, qui s'est entretenue avec le Président Idriss Déby, à ladite table ronde, dit que le Tchad est à l'aube d'une ère et ajoute qu'il est nécessaire que ses dirigeants maintiennent une discipline macroéconomique stricte pour engendrer une croissance, fassent respecter la bonne gouvernance et favorisent l'intégration économique.
« Il existe un vieux dicton, après la pluie le beau temps. Ce vieil adage résume la situation au Tchad aujourd'hui. Comme nous l'avons entendu de plusieurs intervenants, la situation macroéconomique au Tchad est très difficile », a déclaré Mme Songwe. « Cela ne doit pas mettre un frein à la politique de transformation économique, cela devrait stimuler le pays », ajoute-t-elle.
Elle mentionne les nombreux problèmes de gouvernance qui persistent au Tchad et, à l'extérieur, la baisse des prix du pétrole et le changement climatique qui ont eu un impact négatif sur le pays.
Les phénomènes météorologiques extrêmes n'ont pas épargné le Tchad, déclare Mme Songwe ainsi que d'autres pays comme la Sierra Leone, la Guinée et d'autres qu'elle fait remarquer qui ont été touchés par les inondations.
Elle félicite le Tchad pour son rôle dans la paix et la sécurité dans la région, en particulier, en étant au cœur de la lutte contre le terrorisme et en résistant les attaques de Boko Haram.
« Pour cela, nous remercions le Tchad et nous reconnaissons son importance sur le continent », indique Mme Songwe et ajoute que la paix et la sécurité constituent une étape importante et cruciale pour le développement et est la priorité du jour du Secrétaire général, Antonio Guterres.
La croissance est passée d'une moyenne de 7,4 pour cent entre 2003 et 2014 à environ trois pour cent en 2015 en raison d'un certain nombre de difficultés qui selon Mme Songwe ne sont pas insurmontables si le Tchad garde le cap.
« La Vision 2030, le Tchad que nous voulons, cherche à apporter l'espoir et l'optimisme à cette image difficile », déclare-t-elle. « Quant au plan de réaliser cet espoir que nous recherchons, nous avons besoin d'une mise en œuvre accélérée de la première phase du plan, pour instiller la crédibilité. Le gouvernement doit s'attaquer aux réformes difficiles ».
Le plan comporte un certain nombre d'actions critiques pour un Tchad pacifique et unifié qui résiste résolument à la transformation économique et à l'industrialisation.
Mme Songwe fait savoir que la CEA en collaboration avec la Banque africaine de développement et l'Union africaine, aidera le Tchad à atteindre ses objectifs dans le cadre de la structure tripartite destinée à contribuer au développement économique et ce dans le cadre de la Vision 2063 de l'Union africaine.
« Au cours des trois jours, nous pensons qu'ensemble, nous pouvons commencer à ramener la lumière - une fois de plus, après la pluie, le beau temps », rappelle-t-elle aux participants. Le beau temps pour le Tchad est proche car tous les amis se réunissent à Paris pour s'engager à le soutenir.
Elle félicite le Tchad pour son Plan de développement national 2017-2021, qu'elle décrit comme clair, ambitieux et contrôlables.
Le Tchad doit faire sa part pour que les autres puissent être efficaces. Cela inclut, dit-elle, parvenir à mobiliser des ressources intérieures, augmenter les recettes fiscales, œuvrer pour la transparence, la gestion des Flux financiers illicites, l'intégration économique, la diversification et l'ajout de valeur, ce dans le but de financer son propre plan de développement, dit Mme Songwe.
Elle exhorte le Tchad à créer un environnement propice et favorable pour les investisseurs et ajoute que l'agriculture est également essentielle si les femmes ont accès à la terre et au financement.
« Si vous sensibilisez une femme et lui fournissez des finances, elle peut employer plus de personnes », informe la Patronne de la CEA, « les femmes sont les plus grandes PME ».
Mme Songwe a également fait allusion à la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) et des avantages qu'elle apportera au Tchad et à d'autres pays africains.
Pour finir, elle a également abordé l'importance des statistiques dans la quête de la transformation économique du continent, ajoutant que la CEA appuiera et développera les capacités statistiques du Tchad pour le développement, en particulier dans les secteurs de l'agriculture et de l'exploitation minière.
Elle a conclu en disant au Tchad que tous ses amis et partenaires comme la CEA seront toujours là pour garantir que le pays réalise ses objectifs. Ce sera fait, dit-elle.
Mme Songwe a également rencontré le Ministre des finances, Christian Georges Diguibaye et le Ministre de l'économie et du développement, Ngueto Yambaye du Tchad ainsi que le Vice-Président de la Banque mondiale pour l'Afrique, Makhtar Diop et Sidi Ould Tah, le Directeur général de la Banque arabe pour développement économique en Afrique. Elle a également rencontré des membres du secteur privé.