Douala — La 33ème réunion du Comité intergouvernemental d'experts pour l'Afrique centrale (ICE2017) s'est achevée à Douala. Sont ressortis de cette réunion, des appels à l'adoption de mesures anticycliques bien ciblées et séquencées comme moyen de promouvoir une industrialisation axée sur les ressources et induite par le commerce en Afrique centrale.
Dans un document intitulé « Consensus de Douala » - publié à la fin des délibérations de quatre jours - les décideurs politiques, les capitaines d'industrie et autres parties prenantes ont plaidé en faveur d'un changement de paradigme « d'un modèle de ressources pour les infrastructures à un modèle de ressources pour l'industrialisation (R4Id) ».
Le document mentionne l'urgence de promouvoir la marque « Fabriqué en Afrique central » ; établir des zones industrielles et des pôles de croissance ; accélérer la mise en œuvre du programme de l'UA « Renforcer le commerce intra-africain (BIAT) » ; se concentrer sur les riches ressources naturelles de la sous-région comme base de son industrialisation ; renforcer la coordination intersectorielle et le dialogue public-privé.
Prenant la parole lors d'une conférence de presse marquant la fin de l'ICE2017, qui s'est déroulé du 26 au 29 septembre, à Douala et qui avait pour thème « Fabriqué en Afrique centrale : d'un cercle vicieux à un cercle vertueux », Antonio Pedro, Directeur du Bureau sous-régional pour l'Afrique centrale (BSR-AC / CEA) de la Commission économique pour l'Afrique, déclare que l'agro-industrie est une étape importante par laquelle la sécurité alimentaire et la transformation structurelle peuvent être assurées.
« Si nous modernisons le secteur agricole, les ressources en main-d'œuvre peuvent ainsi être disponibles pour le secteur manufacturier qui a été identifié comme le secteur pouvant libérer la région de ces vulnérabilités dont elle souffre actuellement. Le secteur manufacturier génère plus d'emplois », dit M. Pedro et ajoute, « Nous avons clairement identifié que pour nous amener à promouvoir la création d'emplois, il faut veiller à ce que les petites et moyennes entreprises soient liées aux chaînes de valeur mondiales et régionales ».
Avec le « Consensus de Douala » en place, les journalistes ont interviewé Antonio Pedro sur la question de la mise en œuvre, dont certains disent être plus important qu'avoir simplement un consensus.
En réponse, M. Pedro « se dit convaincu que des mesures seront prises et que faute de réaction mettrait cette région dans des séquences continues d'instabilités économiques. Il est important de s'industrialiser et nous avons un consensus qui prend compte de cette nécessité ».
Le Directeur du Bureau sous-régional ajoute que « la responsabilité de mettre en œuvre ce consensus repose à la fois sur les gouvernements, les CER et les capitaines d'industrie. La CEA se rendra également disponible pour accompagner cet effort en apportant un soutien à la région avec des études détaillées sur les défis et les opportunités d'une industrialisation axée sur les ressources. Nous organisons également régulièrement des réunions avec toutes les parties prenantes et apportons des expériences d'autres régions du monde afin d'affiner la conception des politiques dans la sous-région ».
Le Consensus de Douala indique clairement que « toutes les actions doivent être adressées aux organes décisionnels de la CEEAC et de la CEMAC » et que « un suivi trimestriel de leur mise en œuvre effective avec le soutien du BSR-AC / CEA est nécessaire ».
Avec environ 200 participants de toute la sous-région de l'Afrique centrale, l'ICE2017 a également fourni une plate-forme appropriée pour le lancement de l'édition 2017 du Rapport économique sur l'Afrique (REA 2017) de la CEA intitulé, « Urbanisation et industrialisation pour la transformation de l'Afrique ». Lors du lancement, la Secrétaire exécutive adjointe, Giovanie Biha, explique que le rapport examine comment l'Afrique peut accélérer son industrialisation en exploitant les opportunités qui découlent de son urbanisation rapide.