Addis-Abeba — Les statistiques contribuent de façon cruciale à la bonne gouvernance dans la démocratie moderne, aident à formuler et à évaluer les politiques, entre autres, il faudrait ainsi mettre en place des mesures pour protéger les statisticiens, déclare ce lundi, le statisticien général Sud-Africain, Pali Lehohla.
Dans un discours d'ouverture lors de la sixième conférence d'échange de données et de métadonnées statistiques (SDMX) à Addis-Abeba, M. Lehohla dit que les statistiques font partie du cadre de responsabilisation et a été introduit en retard dans les domaines du judiciaire, de la législature et de l'audit, entre autres, il faut ainsi des « garanties qui protègent les statisticiens de la même manière que le judiciaire sont des conditions cruciales pour accomplir les activités dans le domaine de la statistique ».
La responsabilité législative en matière de statistiques introduit des rapports directs et des comptes rendus aux parlements, en encourageant et en informant le débat et dans le processus garantissant des données de haute qualité, une ressource clé pour les communautés, les entreprises et les milieux universitaires.
M. Lehohla indique que l'avènement des Objectifs de développement durable a imposé aux statisticiens le besoin inévitable de faire progresser l'agenda mondial au-delà de l'échéance des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il dit que les responsabilités étaient énormes.
« Ils suggèrent une nouvelle ère pour le développement de la statistique en tant que système de preuve incontesté ; les statistiques comme un conduit fondamental de confiance ; un interlocuteur du discours entre les familles, les communautés et les nations », fait savoir M. Lehohla.
« En effet, les statistiques sont le domaine le plus recherché après la monnaie pour le commerce, la découverte, le voyage et l'établissement de l'essence même de l'humanité et son interconnexion avec la planète en quête de paix et de prospérité. Les statistiques sont à la fois le principal moteur des ODD, mais elles constituent également la valeur intrinsèque des ODD ».
Il informe que l'essence de la SMDX, une initiative internationale qui vise à normaliser et moderniser les mécanismes et les processus d'échange de données et de métadonnées statistiques entre les organisations internationales et leurs pays membres, et sa contribution significative à la chaîne de valeur statistique ne sauraient être trop soulignées.
« Nous devons être conscients des nouveaux défis qui se profilent à l'horizon et de ceux qui nous guettent dans notre quête de réaliser les ODD. Nous devons être vigilants et prêts à apprendre et à collaborer au fur et à mesure que nous tissons des liens et nous nous façonnons un chemin à travers ces moments difficiles », ajoute M. Lehohla.
Il déclare que le SDMX explique la nécessité d'avoir des conceptions hiérarchiques dans les chaînes de valeur et les indicateurs statistiques. Ceci, dit M. Lehohla, veillera à ce que les inquiétudes concernant les quantités d'indicateurs n'entraînent aucune distorsion dans l'architecture des systèmes statistiques.
Pour sa part, Stefan Schweinfest, Directeur de la Division de la statistique des Nations Unies, au Département des affaires économiques et sociales, indique que le SDMX a débuté en tant qu'une initiative des sept organismes parrains en 2001 et la première spécification SDMX a été publiée en 2004.
Les organismes parrains, indique-t-il, ont établi la norme, les lignes directrices et les outils qui le soutiennent et ont encouragé son utilisation pour l'échange de données et de métadonnées entre les organismes statistiques nationaux et internationaux.
« À l'heure actuelle, le SDMX est une norme ISO mature et chaque jour et chaque heure des messages de SDMX circulent entre les banques centrales, les bureaux de statistique et les organisations internationales à travers le monde », déclare M. Schweinfest et ajoute que cela augmente également les attentes des utilisateurs.
« Le SDMX est également une norme rigoureuse, ce qui permet d'imposer des exigences strictes sur les données en termes de qualité et de cohérence. La mise en œuvre du SDMX a dans de nombreuses organisations et pays souvent stimulé un exercice de nettoyage qui a considérablement amélioré la qualité et la facilité d'utilisation des données diffusées », poursuit-il.
Plus de 300 experts des Bureaux nationaux de statistique, des banques centrales, des institutions gouvernementales, des agences internationales et du secteur privé assistent à la conférence sur le SDMX.