Addis-Abeba, Éthiopie — La sixième conférence sur les données et les métadonnées statistiques (SDMX) a débuté ce lundi, à Addis-Abeba avec le Secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Giovanie Biha, soulignant que les pays africains ne peuvent plus se permettre de continuer les méthodes traditionnelles dans le traitement et la diffusion des statistiques.
Dans ses remarques liminaires, lors de l'ouverture de la conférence réunissant plus de 300 experts des Bureaux nationaux de statistique, des banques centrales, d'autres institutions gouvernementales, des agences internationales et du secteur privé de toutes les régions du monde, Mme Biha déclare que le continent échouerait s'il continuait à traiter et diffuser ses statistiques à l'ancienne.
« Poursuivre notre activité de la même manière qu'auparavant n'est pas une option durable. L'innovation comme le SDMX doit être admise pour économiser les ressources, augmenter l'efficacité, minimiser la charge de travail qui en résulte pour les pays et en améliorer la qualité », dit-elle.
Le SDMX est une initiative internationale qui vise à normaliser et à moderniser les mécanismes et les processus d'échange de données et de métadonnées statistiques entre les organisations internationales et leurs pays membres. Il s'agit d'une norme ISO pour la diffusion des données et des métadonnées et est devenu une base pour concevoir des processus statistiques.
Mme Biha déclare à l'ère des Objectifs de développement durable (ODD), les données statistiques et les métadonnées sont maintenant plus importantes que jamais.
Cependant, avec beaucoup de producteurs et d'utilisateurs de données au sein du gouvernement, du secteur privé et de la société civile, maintenir l'uniformité et la cohérence des données est un véritable défi, fait-elle remarquer.
« Voilà pourquoi le SDMX peut faire une différence réelle et clarifier l'importance d'avoir des données et des métadonnées robustes pour en expliquer les divergences. Cela assurera l'utilisation de données crédibles acceptées par tous les utilisateurs à tous les niveaux », indique la Secrétaire exécutive adjointe.
Elle dit du thème de la conférence, « Échange de données et de métadonnées statistiques pour la révolution des données », être opportun, car l'Afrique accélère son programme de transformation économique.
« Il est également bien connu que les données sont essentielles pour la mise en œuvre d'un ensemble d'objectifs de développement. Tout le monde reconnaît également que nous avons besoin de données pour faire un état des lieux des progrès réalisés grâce à des indicateurs de suivi convenus », souligne-t-elle.
Mme Biha souligne que le programme de développement durable exige une révolution des données pour améliorer la qualité et la rapidité des données afin de soutenir les programmes de développement à tous les niveaux.
« Cependant, les données de qualité restent un problème et ne peuvent être compromises et ce n'est non plus pas un luxe pour les gouvernements africains ; c'est un élément essentiel du développement. Nos pays doivent élaborer un cadre d'assurance qualité pour gérer le système statistique, les processus statistiques et les résultats. Cela nécessite une gestion rigoureuse des données statistiques ainsi que des systèmes robustes pour une diffusion coordonnée et efficace des données », ajoute-t-elle.
Mme Biha fait savoir que la CEA, à travers son Centre africain pour la statistique, a des relations de travail étroites avec les agences officielles de statistiques, les centres de formation statistique et les Bureaux nationaux de statistiques dans les 54 pays du continent et cherchera à les aider à adopter des méthodes et des outils novateurs dans la production de données statistiques, ainsi que l'adoption du SDMX comme outil principal pour l'échange de données.
« Nous chercherons également à identifier les pays africains et du reste du monde qui sont solides en matière d'accès et de diffusion des données pour encourager la coopération entre les pays », dit-elle et ajoute que la CEA s'est engagée à travailler de près avec les organismes parrains pour aider les pays africains à améliorer leurs systèmes statistiques dans le but de produire des données adaptées à leurs besoins.