« À chaque fois que vous négociez des accords économiques complexes dont les résultats sont incertains, vous avez besoin de disposer de vos propres chiffres, sinon vous êtes en position de faiblesse ! »
Andrew Mold, directeur par intérim du Bureau sous-régional pour l'Afrique de l'Est de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), a fait ces commentaires lors de l'ouverture d'une formation de cinq jours sur la modélisation macroéconomique à l'intention des responsables gouvernementaux du Rwanda.
« Dépendre des chiffres fournis par d'autres n'est généralement pas une bonne idée dans les négociations, que ce soit avec des partenaires internationaux ou des organisations multilatérales comme l'OMC. Vous devez être en mesure de générer vos propres estimations, afin de pouvoir négocier en position de force », a-t-il poursuivi.
La formation sur mesure de 5 jours qui vient de s'achever à Kigali était organisée conjointement par l'Institut africain de développement économique et de planification (IDEP), le Ministère des finances et de la planification économique du Rwanda (MINECOFIN) et le bureau sous-régional de la CEA.
« Pour donner aux Objectifs de Développement Durable toutes les chances de succès, il faut accorder une attention particulière au renforcement des capacités et pour cela, les cours de modélisation macroéconomique permettent un processus de décision et de planification solide, basé sur les données » a déclaré Karima Bounemra Ben Soltane, la directrice de l'IDEP, dans son discours de clôture.
L'atelier de formation a rassemblé une trentaine de représentants du gouvernement et des d'institutions concernées, notamment le MINECOFIN, la Banque nationale et l'Institut national de la statistique du Rwanda. Les formateurs étaient les professeurs Adeola Adenikinju et Abiola Akande de l'Université d'Ibadan.
Le cours de formation a donné un aperçu des principes, méthodes et outils de la modélisation macroéconomique, en mettant l'accent sur les modèles d'équilibre général calculables. Ces modèles sont complexes mais permettent une meilleure compréhension des liens entre les différents secteurs de l'économie. Avec l'aide de ces modèles, les décideurs et les économistes impliqués dans la planification du développement peuvent développer une vision plus sophistiquée de l'interaction entre les mesures politiques et les résultats de développement.