En amont, la rivière Ntahangwa menace plusieurs habitations, tandis qu'en aval, elle est le théâtre d'un business florissant : le transport à dos. Ils sont plus d'une dizaine d'hommes à gagner leur vie en faisant traverser la rivière à des « passagers ».
Rivière Ntahangwa, 7h du matin. Le cours d'eau, couleur terre, serpente entre deux ravins. De part et d'autre, une dizaine d'individus font la queue. Dans l'eau, cinq hommes robustes, pantalons retroussés jusqu'aux cuisses, font traverser sur leur dos des gens, pour la plupart des élèves. À cette heure, au gué séparant la zone Kigobe de celle de Nyakabiga, la clientèle commence à affluer. « Traverser la rivière est le moyen le plus rapide pour moi d'aller à l'école. Si je devais prendre la route, ce serait un détour d'une quinzaine de kilomètres », confie un jeune élève de Nyakabiga, étudiant dans un lycée à Kigobe.
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