Addis-Abeba, Éthiopie — La réunion consultative régionale africaine sur le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière s'est poursuivie ce vendredi, à Addis-Abeba avec le Chef de la Section de la population et de la jeunesse de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), William Muhwava, exhortant les gouvernements africains à accélérer la mise en œuvre de régimes d'exemption de visa à l'échelle.
Dans une présentation intitulée « Les droits de l'homme de tous les migrants, l'inclusion sociale, la cohésion et toutes les formes de discrimination, y compris le racisme, la xénophobie, la discrimination sexuelle et l'intolérance », M. Muhwava dit que les régimes de visas et les restrictions frontalières empêchent encore le libre mouvement des personnes sur le continent avec des frais de visas affectant en grande partie les pauvres.
« Les pays africains sont en général plus fermés les uns aux autres, ce qui complique les déplacements à l'intérieur du continent », dit-il, ajoutant qu'accélérer l'opérationnalisation du passeport africain faciliterait la libre circulation des personnes.
Alors que les négociations sur la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) sont sur le point d'aboutir, M. Muhwava déclare que la ratification et la mise en œuvre des mécanismes convenus sur l'intégration économique régionale, la libre circulation des personnes et le développement inclusif durable sont essentielles.
Il fait savoir que le continent africain est maintenant bien équipé avec une stratégie, un cadre politique de migration pour le continent et un programme d'action politiquement validé, le Projet conjoint de migration de main-d'œuvre mené par la Commission de l'Union africaine avec le soutien coordonné de l'Organisation internationale du travail. (OIT), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la CEA, pour relever certains de ses défis migratoires.
« Le continent doit maintenant concentrer ses efforts sur l'élaboration d'une feuille de route opérationnelle », indique M. Muhwava, ajoutant qu'il n'y a aucune raison pour que les Africains continuent de réclamer des visas pour se rendre dans 55% des pays du continent.
Au moins 25% des Africains peuvent obtenir des visas à l'arrivée dans d'autres pays africains, contre 20% seulement qui sont exemptés de visa dans les autres pays du continent.
M. Muhwava mentionne que les conséquences de la restriction des mouvements sont désastreuses et comprennent l'exploitation et l'abus des droits des migrants, en particulier les femmes qui constituent environ 85% des commerçants transfrontaliers en Afrique.
Les États devraient renforcer les mécanismes qui protègent les droits de tous les migrants, en particulier les plus vulnérables - les femmes, les enfants et les personnes âgées.
Environ 31 millions d'Africains, soit un peu plus de trois pour cent de la population du continent, ont émigré à l'étranger alors que la majorité des migrants d'Afrique se rendent dans d'autres pays africains.
« Seulement environ 18% des migrants d'Afrique vont en Europe, et moins de 12% d'entre eux viennent d'Afrique, mais l'idée dominante fausse, est qu'un nombre écrasant d'Africains attendent d'entrer en Europe ». dit M. Muhwava.
L'idée fausse, dit-il, a alimenté les réactions émotives, les politiques et les réponses nuisibles à la migration, y compris la déportation, l'emprisonnement et le langage anti-immigration, en particulier pendant les campagnes électorales.
Le pacte mondial pour la migration, lorsqu'il sera adopté, sera le premier accord négocié entre gouvernements, élaboré sous les auspices des Nations Unies, pour couvrir toutes les dimensions de la migration internationale de manière globale et intégrée.
Les résultats de cette réunion éclaireront le processus du Pacte mondial sur la migration qui vise à améliorer la gouvernance en matière de migration, à relever les défis associés à la migration actuelle et à renforcer la contribution des migrants et de la migration au développement durable.