Addis-Abeba — Un groupe d'experts s'est réuni à Addis-Abeba pour l'édition 2017 de l'atelier continental sur le commerce et le genre qui avait pour thème « Le rôle des communautés économiques régionales dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale sensible au genre ».
L'atelier était organisé par le Centre africain pour la politique commerciale de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), conjointement avec la 10ème session du Comité de la coopération et de l'intégration régionales.
Dans son allocution d'ouverture, David Luke, Coordonnateur du Centre africain pour la politique commerciale, note que la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) est un projet ambitieux.
La ZLEC devrait stimuler considérablement le commerce intra-africain et accélérer la transformation structurelle sur le continent, déclare M. Luke.
Cependant, il faudra veiller à ce que les avantages soient partagés et ceci implique qu'il faille accorder une attention particulière à l'égalité hommes-femmes dans le processus de la ZLEC.
« Trop souvent, nous entendons jusqu'à présent dire que la politique commerciale est neutre sur le plan du genre, alors que nous savons que les avantages et les coûts du commerce ne sont pas équitablement répartis entre les hommes et les femmes. Quand nous discutons des femmes dans le commerce, la discussion reste limitée aux modèles observés - comme le fait que de nombreux commerçants informels sont des femmes - plutôt que les causes de ces déséquilibres »,dit-il.
La réunion appelle à un langage explicite qui tienne compte de la dimension genre dans la ZLEC afin d'assurer un engagement politique et une base juridique pour l'action sur l'égalité des sexes dans le contexte de l'Accord.
Il est proposé que les Communautés économiques régionales (CER) puissent utiliser leur statut d'organes intergouvernementaux pour élaborer des positions et des cadres communs régionaux dans le but de soutenir leur mise en œuvre.
La réunion souligne également le rôle des Partenaires de développement dans le renforcement des capacités en matière d'intégration de la dimension genre, notamment à travers l'amélioration des statistiques de genre.
Les experts ont convenu que bien souvent sur le continent on ne comprend les liens existant entre le commerce et l'égalité des sexes.
De nombreuses initiatives ont été lancées pour promouvoir le rôle des femmes dans le commerce, mais sa mise en œuvre effective demeure un problème. Ils ont convenu que la mise en œuvre et le suivi des résultats des initiatives convenues devraient être une priorité, à l'avenir.
Des représentants des CER, des Institutions des Nations Unies, de la Commission de l'Union africaine, des États membres, de la société civile et du secteur privé ont pris part à l'atelier. Un représentant de l'Ambassade du Canada à Addis-Abeba y a également pris part.