Yaoundé — Le Directeur du Bureau sous-régional pour l'Afrique centrale (CEA / BSR-AC) de la Commission économique pour l'Afrique, Antonio Pedro, a rencontré ce mardi 7 novembre, le Ministre camerounais de l'agriculture et du développement rural, Henri Eyebe Ayissi, pour discuter de l'opérationnalisation du Consensus de Douala, qui a été adopté lors de la 33ème réunion du Comité intergouvernemental d'experts pour l'Afrique centrale (ICE2017) à Douala.
Le Consensus de Douala est un document dans lequel les décideurs politiques, les capitaines d'industrie et d'autres parties prenantes plaident en faveur d'un changement de paradigme, d'un modèle « ressources pour les infrastructures » vers un modèle « ressources pour l'industrialisation (R4ID) ».
Le document note l'impératif de promouvoir le label « Fabriqué en Afrique centrale » ; d'établir des zones industrielles et des pôles de croissance ; d'accélérer la mise en œuvre du programme de renforcement du commerce intra-africain de l'UA (BIAT) ; de se concentrer sur les riches ressources naturelles de l'Afrique centrale comme base pour son industrialisation et de renforcer la coordination intersectorielle et le dialogue public-privé.
Lors de leur rencontre, M. Pedro déclare au ministre que le Consensus de Douala constitue une « mesure articulée aux décisions prises par le sommet extraordinaire des chefs d'État de la CEMAC du 23 décembre 2016 pour poursuivre la diversification économique en réponse à l'instabilité macroéconomique en Afrique centrale ».
Le Sommet a prié les pays d'Afrique centrale de construire des économies plus fortes et plus diversifiées afin de mieux résister aux chocs externes.
M. Pedro déclare que les études de diagnostic de la croissance et l'analyse de la chaîne de valeur pourraient aider l'Afrique centrale à améliorer sa propension à investir dans ses portefeuilles de projets.
Le responsable de la CEA a également informé le ministre sur un certain nombre de questions, y compris le programme de travail actuel du BSR-AC ; les domaines de collaboration potentielle entre la CEA et le ministère ; un atelier sur l'administration foncière récemment tenu à Yaoundé ; le dialogue continental et de l'Afrique centrale sur les régimes commerciaux préférentiels ainsi que le profil STEPS (Transformation structurelle à travers une production d'économie et une société) du Cameroun, en cours de finalisation.
M. Pedro réaffirme l'engagement du BSR-AC à aider le ministère chaque fois que son expertise sera requise. Il félicite également le Cameroun pour ses efforts de promotion de l'agro-alimentaire et de mobilisation de financements nationaux, estimant que la création de la Bourse de Douala est « un pas dans la bonne direction ».
Pour sa part, le ministre salue l'influence politique et la réflexion stratégique de la CEA qui ont joué un rôle clé dans la conception et l'adoption du Consensus de Douala. Il rassure le directeur de la CEA de la disponibilité de son ministère à collaborer avec la CEA, en particulier dans le domaine du développement agricole.
Le ministre camerounais informe M. Pedro du « Recensement général de l'agriculture et de l'élevage » - l'une des principales activités que son ministère mène actuellement - et de la prochaine table ronde sur le développement de l'agriculture au Cameroun à laquelle la CEA sera invitée.
M. Ayissi souligne l'importance du soutien technique et / ou financier de la CEA qui permettra à son ministère de faire face au défi du développement de l'agriculture au Cameroun, en particulier dans le domaine des statistiques.
Le ministre conclut ses remarques en adressant ses « sincères félicitations et ses souhaits de succès » à la nouvelle Secrétaire exécutive de la CEA, Mme Vera Songwe.