Afrique de l'Ouest: Réticence à l'adhésion du Maroc dans la CEDEAO – Macky Sall calme le secteur privé

21 Novembre 2017

Le président Macky Sall a calmé les ardeurs du secteur privé sénégalais comme celui de beaucoup de pays de la sous-région qui sont réticents à l'adhésion du Maroc dans la zone Cedeao.

Interpellé sur cette question, à l'ouverture du 13ème Conseil présidentiel de l'investissement (Cpi), par M. Mansour Cama, porte-parole du secteur privé, le président sénégalais a précisé le caractère africain de cette  question.

« La question de l'intégration du Maroc dans la Cedeao est une question africaine pour vous dire que les leaders du continent, aujourd'hui, travaillent pour arriver à une zone unique de libre échange sur l'ensemble du continent africain ».

Le combat du secteur privé ouest-africain semble ainsi perdu d'avance. Pour l'avertir, M. Sall de lancer : « Ce n'est pas bientôt seul le Maroc que vous aurez en face de vous. Vous aurez l'Afrique du Sud, le Kenya, l'Egypte et tous les pays africains puisque nous (Ndlr : les chefs d'Etat africains) travaillons pour que 2018 soit l'année où le marché unique africain sera réalisé. C'est une directive de l'Union africaine ».

Le chef de l'Etat pense que le vrai débat n'est pas de savoir si les Marocains seront-là ou pas mais de faire comme eux c'est-à-dire essayer d'être aussi compétitif. « Travaillons ensemble Etat et secteur privé pour que la compétitivité de nos entreprises puisse préserver les intérêts nationaux par rapport aux enjeux qui se posent », les a-t-il invités.

Il rappelle que l'Afrique s'achemine vers la Zone de libre-échange continental (Zlec) signifiant ainsi la fin des droits de douane sur l'ensemble du continent africain. « Il y'aura donc une liberté de circulation pour les biens et les services. Nous l'avons d'ailleurs commencé en faisant le prélèvement communautaire sur les seules importations extra-africaines. Ça veut dire que l'Union africaine est très cohérente par rapport à elle-même ».

Aujourd'hui, poursuit le chef de l'Etat, « le financement de l'Union se fait sur la base du prélèvement qui est fait sur les importations africaines hors régions d'Afrique ».

Portant la voix du secteur privé de plusieurs pays ouest-africain, le milieu des entreprises sénégalais a fait part de ses inquiétudes en vue de l'adhésion prochaine du Royaume chérifien dans la zone Cedeao.

D'ailleurs, lors du forum international des MEDays 2017 qui s'est tenu du 08 au 11 novembre 2017, des autorités africaines ont confié que les chefs d'Etat de la région n'attendent que leur prochaine session extraordinaire, prévue le mois prochain, pour officiellement entériner le statut qui fera du Maroc un membre à part entière au sein de la Cedeao.

Le président Sénégalais assure que les Etats de la Cedeao ont entendu l'appel du secteur privé. C'est dans sens, fait-il croire, que l'organisation communautaire a mis en place une commission d'experts qui s'est rendue au Maroc et qui va soumettre un rapport au mois de décembre prochain afin de montrer les tenants et les aboutissants, les avantages et les inconvénients de cette intégration du Maroc.

« Nous n'avons rien à dépendre du Maroc donc si l'étude montre que nos économies sont en péril nous prendrons les mesures de sauvegarde nécessaire ».

Par ailleurs, fait-il comprendre, « il faut que l'on se projette sur l'Afrique de demain qui sera un continent unifié où on renforcera le développement intra-communautaire, intra-africain ; où nous essayerons d'avoir une mise à niveau de toutes nos entreprises. Nous tenterons par différents mécanismes d'être résilients et d'avoir aussi nos avantages compétitifs ».

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