Addis-Abeba — Les journalistes couvrant la Conférence de 2017sur la politique foncière en Afrique ont reçu une formation consistant à mieux les armer à la rédaction d'articles sur les droits fonciers des femmes dans une session organisée par la commission économique pour l'Afrique (CEA), la Fondation Thomson Reuters et le Centre Pulitzer.
Astryd Zweynert, Éditeur de Thomson Reuters pour les droits de propriété, indique que la formation des journalistes est importante car elle montre aux rédacteurs de nouvelles façons novatrices de faire des reportages approfondis sur des questions aussi cruciales que les droits fonciers, notamment, les droits fonciers des femmes.
« Nous essayons d'élargir le récit des reportages sur les droits fonciers pour les cibler à un public beaucoup plus large, pour en faire un créneau spécifique. Nous voulons cibler un public plus large avec ce sujet et ce en utilisant des outils de reportage novateurs et en traitant la question comme un problème de développement mondial plutôt que comme une simple question juridique axée sur les titres fonciers », fait savoir Mme Zweynert.
Elle précise qu'à travers un réseau de journalistes bien formés, les médias africains peuvent changer l'ampleur de la couverture des droits fonciers sur le continent.
« Chez Thomson Reuters, nous avons un réseau mondial de journalistes avec plus de 800 reportages sur les droits fonciers publiés jusqu'à présent. Cela montre comment les médias peuvent changer les récits du suivi sur les droits fonciers », déclare-t-elle.
« En ce qui concerne les droits fonciers, les gouvernements du continent ont beaucoup de problèmes à résoudre et afin de contribuer à la promotion des droits de propriété fonciers en Afrique il est nécessaire d'assurer des reportages plus approfondis sur ces questions ».
Steve Sapienza du Centre Pulitzer sur les reportages de situation de crise note qu'il est crucial pour les journalistes du monde entier de recevoir une formation continue sur des sujets cruciaux pour le développement et les moyens de subsistance des populations.
Il partage certains des projets de journalisme du Centre Pulitzer sur les droits de propriété qui ont été produits en finançant des journalistes africains pour produire des reportages sur les droits fonciers des femmes. L'un d'entre eux est un reportage sur le genre et les droits de propriété de l'Ouganda, qui examine les femmes qui perdent leurs terres après la mort de leurs maris.
Il en est de même pour la journaliste nigériane Bukola Adebayo de Punch au Nigéria et Boursière du Centre Pulitzer 2016, qui a présenté sa pièce multimédia, « sables mouvants : les communautés de Lagos comptent le coût du dévasement » sur les droits de propriété dans son pays.
« En tant que journalistes, il est nécessaire d'innover la façon dont nous racontons les histoires sur le foncier en Afrique qui peuvent attirer plus d'intéressés grâce aux nouveaux médias », dit Mme Adebayo, ajoutant que les médias en Afrique sont largement contraints par des lois strictes, par la culture et les rédacteurs qui se désintéressent des questions foncières.
M. Sapienza informe que le Centre Pulitzer continuera de mettre en lumière les problèmes critiques dans le monde en finançant des journalistes sur le terrain, en particulier pour faire des reportages novateurs sur les droits de propriété fonciers.
« Les droits de propriété sont au cœur de tous les problèmes de développement mondiaux auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui. Cela signifie que nous devons continuer à rendre ce problème pertinent en parrainant les journalistes et les ateliers de formation pour exposer les journalistes locaux aux façons créatives de relater les faits des questions relatives aux droits de propriété, pour les rendre plus familiers avec les problèmes et les décideurs dans leurs pays respectifs », dit-il.
Au cours des trois prochaines années, le Centre fournira des subventions aux journalistes d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine pour que ceux-ci produisent des projets de reportages novateurs sur les droits fonciers et les droits de propriété. Il indique que les droits fonciers des femmes sont cruciaux et que seul un journalisme précis et responsable peut aider à mettre ces questions en évidence.
Les journalistes se disent satisfaits de la formation sur la rédaction des droits fonciers des femmes, des sujets et de l'apprentissage de nouvelles astuces pour relater les faits et produire ainsi un plus grand impact.