Jeudi 23 et vendredi 24 novembre, le Rwanda est à l'ordre du jour d'une séance ordinaire du Comité contre la torture des Nations unies, un organe chargé de surveiller la manière dont les pays appliquent la Convention internationale contre la torture. Ce sera l'occasion pour les experts indépendants du comité d'interpeller le gouvernement rwandais sur sa propre mise en œuvre du traité, ratifié par Kigali en 2008, et d'examiner des allégations selon lesquelles ce dernier viole la convention. Le comité va avoir du pain sur la planche.
Depuis au moins sept ans, l'armée rwandaise a fréquemment arrêté, détenu et torturé des individus, leur faisant subir toutes sortes de mauvais traitements : passages à tabac, asphyxie, électrochocs et simulacres d'exécution. En octobre, Human Rights Watch (HRW) a publié un rapport documentant ces abus commis dans des camps militaires situés autour de Kigali et dans le nord-ouest du pays. La plupart des détenus avec qui nous nous sommes entretenus étaient maintenus au secret, c'est-à-dire sans contact avec leur famille, leurs amis ni un avocat. Beaucoup d'entre eux étaient ainsi détenus depuis des mois. La plupart étaient des civils soupçonnés de collaborer avec des groupes armés, bien que certains étaient d'anciens miliciens.
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