Comme lors de sa précédente session, le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) a décidé de maintenir inchangés le taux d'intérêt minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidité à 2,50% et le taux d'intérêt du guichet de prêt marginal à 4,50%. Et le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l'Union demeure fixé à 3,0%.
Cette décision est rendue publique au terme de sa quatrième réunion ordinaire au titre de l'année 2017, tenue le mercredi 6 décembre 2017, dans les locaux du Siège de la BCEAO à Dakar, sous la présidence de M. Tiémoko Meyliet Koné, Gouverneur de la Banque Centrale, son Président statutaire.
Cette décision est prise, selon les services de l'institution, au regard des principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente ainsi que les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives à moyen terme de stabilité des prix et de croissance économique de l'Union.
Dans son analyse, le Comité affirme avoir relevé sur le plan international que l'activité économique à l'échelle mondiale s'est raffermie au troisième trimestre 2017, sous l'effet notamment de la bonne orientation de la croissance aux Etats-Unis, dans la Zone euro et dans certains pays émergents.
Selon les perspectives économiques du Fonds Monétaire International publiées en octobre 2017, cite cette instance de la BCEAO, la production mondiale devrait s'inscrire en hausse de 3,6% en 2017 après 3,2% en 2016.
A l'en croire, les cours des principales matières premières exportées par les pays de l'Union ont connu des évolutions contrastées au cours du troisième trimestre 2017. Les cours de l'huile de palmiste, du pétrole, du café, de l'or et du cacao ont augmenté, alors que ceux du coton, de la noix de cajou, du caoutchouc et de l'huile de palme se sont repliés.
Une croissance de 6,7% attendue en 2017 dans l'UEMOA
Examinant la situation économique dans l'Union, le Comité de politique monétaire table sur croissance de 6,7% pour l'ensemble de l'année 2017. Une légère hausse comparée au 6,6% en 2016 et 6,2% en 2015. La projection de cette année relève du maintien dynamisme de l'activité constaté au troisième trimestre de l'année 2017.
Selon le Comité de politique monétaire, le taux de croissance du produit intérieur brut de l'Union, en glissement annuel, est ressorti à 6,4%, porté essentiellement par la vigueur de la demande intérieure, contre 6,5% le trimestre précédent. Pour l'ensemble de l'année 2017, la croissance économique de l'Union est attendue à 6,7%,
Le Comité de Politique Monétaire a noté que sur les neuf premiers mois de l'année 2017, le déficit budgétaire, base engagements, dons compris, est ressorti à 3,5% du PIB contre 2,8% un an auparavant. Pour l'ensemble de l'année 2017, souligne-t-il, ce déficit est attendu à 4,5% du PIB contre 4,3% en 2016, pour un objectif communautaire de 3,0% à l'horizon 2019. « Dans ces conditions, les efforts de mobilisation des recettes fiscales et de rationalisation des dépenses publiques doivent être poursuivis », attestent les membres de cette instance de la BCEAO.
Dans la même veine, le Comité a relevé que le taux d'inflation, en glissement annuel, s'est établi à 1,2% au troisième trimestre 2017 après 0,1% le trimestre précédent. A l'en croire, cette évolution du niveau général des prix s'explique par la progression des prix des produits alimentaires, à la suite d'un approvisionnement insuffisant des marchés en produits céréaliers locaux, en légumes et en produits de pêche.
A l'horizon de vingt-quatre mois, poursuit-il, le taux d'inflation, en glissement annuel, est projeté à 1,5%, en phase avec l'objectif de stabilité des prix poursuivi par la Banque Centrale.
Il a noté que la masse monétaire dans l'Union s'est accrue de 11,3% en glissement annuel au troisième trimestre 2017, traduisant une consolidation des actifs extérieurs nets (17,6%) et une progression des créances intérieures (10,8%). Avant d'ajouter que le taux d'intérêt moyen trimestriel du marché monétaire s'est redressé, ressortant à 3,20% après 2,70% le trimestre précédent et 3,18% un an plus tôt.