Les rétrospectives sont un exercice toujours assez risqué : on est presque sûr de laisser de côté des événements qui mériteraient au contraire d'être rappelés. Mais elles sont nécessaires pour que les voyageurs que nous sommes sur la voie de l'histoire universelle fassent un moment une halte et, au moment d'attaquer une nouvelle étape, se retournent sur le chemin parcouru durant le tour complet d'une année : cela aide à mieux fixer le cap pour l'avenir.
S'il fallait retenir deux faits marquants de cette année écoulée, il faudrait citer l'arrivée au pouvoir de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier dernier et l'effondrement militaire du groupe Etat islamique dans la zone sur laquelle il avait proclamé son califat en juin 2014. A eux seuls, ces deux faits majeurs ont induit des évolutions importantes sur la scène internationale, dont le retour au premier plan de la question de la paix au Proche-Orient, le durcissement d'un antagonisme sunnites-chiites dans cette même région, la question du droit à l'autodétermination des minorités à laquelle, à partir de la revendication des Kurdes, a fait écho celle des Catalans en Espagne et d'autres encore, ailleurs dans le monde... Et puis, à la question de la difficile paix en Syrie s'est jointe celle d'un nouveau projet politique au Liban, qui réaffirme l'unité du pays et l'autorité de l'Etat, dans l'affirmation de la diversité de la société... Enfin, nous avons assisté au cours de cette année à l'apparition d'une nouvelle forme de terrorisme, moins organisée, plus imprévisible, mais animée de la même rage contre le droit de l'autre à exister dans sa différence. L'attentat particulièrement meurtrier qui a frappé au Sinaï, le 25 novembre dernier, la ville de Bir el-Abd, en est une illustration éloquente.
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