Monrovia — Les membres du Groupe de haut niveau sur les migrations (HLPM), lancé en juin dernier, ont tenu leur réunion inaugurale à Monrovia lundi pour identifier et articuler les questions clés de la migration africaine, et les défis et priorités qui formeront la base de leur travail.
Dans ses remarques à la réunion qui a servi de plate-forme pour les membres du Groupe pour réfléchir sur la question des migrations internationales et intra-régionales, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique, Vera Songwe, exhorte le HLPM à faciliter l'engagement de l'Afrique sur les processus migratoires au niveau mondial, régional et, dans certains cas, national.
Elle déclare que les membres du groupe devraient utiliser leur influence politique et les résultats du travail qu'ils feront pour assurer la participation active de l'Afrique au Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière - un processus piloté par les États membres qui cherche à améliorer la gouvernance en matière de migration, relever les défis associés à la migration actuelle et renforcer la contribution des migrants et de la migration au développement durable.
« A la CEA, nous apprécions hautement votre engagement envers la migration non comme un fait contingent mais comme une caractéristique essentielle du développement. La CEA soutiendra le travail du HLPM en générant les preuves nécessaires et en facilitant la participation des membres du groupe aux forums pertinents », déclare Mme Songwe.
À cet égard, ajoute t-elle, la CEA apprécie hautement le partenariat avec la Commission de l'Union africaine et la Banque africaine de développement au sein du HLPM.
« Merci de vous consacrer à notre engagement commun pour faire en sorte que la migration soit à l'avantage de tous. C'est une nécessité politique, un impératif économique et une question de droits de l'homme », déclare la cheffe de la CEA.
Pour sa part, la présidente libérienne, S.E Ellen Johnson Sirleaf, qui préside le HLPM, remercie la CEA, la Commission de l'Union Africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD) et les membres du groupe pour leur dévouement face aux problèmes migratoires du continent .
« Alors que je me prépare à quitter une scène politique active, je suis heureuse de convoquer et de présider ce groupe, pour discuter de la migration, l'une des questions les plus cruciales de notre temps », déclare Mme Sirleaf.
« Nous venons tous de quelque part, mais nous partageons tous une planète et notre destin en tant qu'humanité unique est le lien qui nous maintient ensemble ».
Elle a poursuivi: « Ces dernières années, ce phénomène naturel de personnes qui quittent leurs habitations pour chercher la richesse, le savoir ou la tranquillité d'esprit est devenu l'objet de débats politiques. D'un côté, nous voyons les aspects négatifs de la migration: des milliers de jeunes risquent leur vie pour traverser les frontières afin d'avoir de meilleures opportunités dans la vie ».
Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, déclare qu'il est honoré d'être membre du groupe.
« J'apprécie beaucoup que vous me demandiez d'être membre du groupe », déclare Adesina. « C'est un honneur. Je voudrais également féliciter l'Union africaine et la Commission économique pour l'Afrique pour avoir mené ce travail. La Banque africaine de développement est très heureuse de vous rejoindre dans cette initiative ».
« Il ne fait aucun doute que les questions d'immigration sont au cœur des débats en Europe, compte tenu de la crise migratoire. Le fait est que, qu'il plaise ou non, il y a un discours et une projection dominants de l'Afrique sous une image négative: un endroit avec des crises de réfugiés et de migration », ajoute M. Adesina.
La pauvreté, dit t-il , est un moteur important de la migration. Le chef de la BAD ajoute que les permis de travail à travers l'Afrique devraient être encouragés comme un moyen de faire face à certains des défis migratoires sur le continent.
Questions thématiques
Le HLPM a choisi de se concentrer sur six domaines thématiques d'engagement . Ce sont des moteurs économiques de la migration; Les dynamiques de population; gouvernance et coopération en matière de migration; tirer parti des ressources financières et humaines de la migration, les droits de l'homme et les données et recherches sur la migration.
Mme Songwe déclare que la population de la diaspora africaine doit être mobilisée pour investir dans la création et le développement d'entreprises dans les régions d'origine, ajoutant que la réintégration productive des migrants de retour doit également être soutenue, notamment par le développement des entreprises, de meilleures données et des systèmes d'information sur le marché du travail, et l'égalité d'accès à la propriété et aux droits fonciers.
Le Groupe est composé de quinze personnalités éminentes de pays d'origine, d'accueil et de transit, y compris des représentants d'institutions panafricaines, du secteur privé, du monde universitaire et de la société civile originaires d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique du Nord.
Mme Songwe déclare que les faits montrent clairement que les migrations africaines ne sont pas nécessairement d'une ampleur différente des migrations dans et à partir d'autres régions du monde.
Les études de la CEA indiquent que plus de 80% des migrations africaines ont lieu à l'intérieur de l'Afrique, avec seulement une petite fraction allant au-delà du continent - 12% en Europe et 6% dans d'autres pays.
En Afrique de l'Ouest, il y a 4,7 millions de migrants intra-africains et 1,2 million de migrants en Europe et en Amérique.
Mme Songwe précise que les cadres continentaux tels que le Traité d'Abuja instituant la Communauté économique africaine (1991), la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) et d'autres sont des éléments clés pour atteindre l'intégration régionale et la mobilité du travail en Afrique.
« La ratification, la mise en vigueur et l'application des normes consacrées par ces instruments contribueraient grandement à la sauvegarde des droits de l'homme des migrants », déclare t-elle.
Mme Songwe ajoute : « Le Groupe de haut niveau sur les migrations est un pas important dans la bonne direction car il aidera à définir une compréhension réaliste et précise de la migration ainsi que l'action requise pour que les chefs d'État traitent ce problème de manière responsable et efficace ».
Les membres du groupe soulignent les priorités migratoires régionales et les engagements concrets qui conduiront à la mise en œuvre réussie de leur plan de travail en préparation de leur rapport final qui sera présenté aux dirigeants africains lors de leur Sommet de l'UA en juin et utilisé pour le plaidoyer des discussions en cours sur le le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
Dans ses dernières remarques, la présidente Sirleaf ajoute : « Tout notre travail ne sera pas terminé d'ici la fin de l'année. Nous sommes donc chargés d'être des ambassadeurs pour une meilleure compréhension de la migration à l'intérieur et à l'extérieur de l'Afrique ».
Le Groupe de haut niveau a été établi lors des neuvièmes réunions annuelles conjointes du comité technique spécialisé de l'Union africaine sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l'intégration et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la commission économique pour l'Afrique, qui a eu lieu à Addis Ababa en avril 2016.
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