Addis-Abeba — L'édition 2018 du rapport sur la Situation et les perspectives de l'économie mondiale (WESP2018) a été lancée à Addis-Abeba, le 16 janvier sous l'égide de la Division des politiques macroéconomiques de la Commission économique pour l'Afrique (CEA).
WESP, qui est une publication phare de l'ONU sur les tendances attendues de l'économie mondiale, a été présentée par Khaled Hussein, Chef de la Section des prévisions de la CEA, qui déclare à un groupe de journalistes basé en Éthiopie, que ce rapport porte « de bonnes et inquiétantes nouvelles ».
La bonne nouvelle de ce rapport, dit-il, est que « après une longue période de stagnation, la croissance économique mondiale a atteint 3 pour cent en 2017 - le taux de croissance le plus élevé depuis 2011 - et la croissance devrait rester stable dans les années à venir ».
Citant le rapport, M. Hussein déclare que les marchés financiers mondiaux étaient « remarquablement dynamiques en 2017 » et que les conditions d'investissement s'amélioraient, donnant ainsi aux pays la possibilité de se concentrer sur des questions à long terme telles que la réduction des inégalités, la diversification économique et l'élimination des barrières profondes au développement.
En ce qui concerne les « nouvelles inquiétantes », déclare M. Hussein, « très peu de Pays les moins avancés (PMA) devraient atteindre l'objectif de croissance d'au moins 7% des ODD parce que les PMA continuent d'être entravés par des lacunes institutionnelles, un manque d'infrastructures de base, des niveaux élevés d'exposition aux catastrophes naturelles ainsi qu'une instabilité politique et des défis à la sécurité ».
L'Afrique dans son ensemble devrait connaître une reprise de la croissance du PIB de 3,0% à 3,5% en 2018 et de 3,7% en 2019, selon le rapport. WESP2018 note cependant que la croissance du PIB par habitant est « négligeable dans plusieurs sous-régions africaines, à savoir en Afrique centrale, australe et occidentale, en 2018-2019 ». Ces régions réunies abritent près d'un tiers de la population mondiale vivant dans une situation de pauvreté extrême.
L'Afrique de l'Est, au contraire, est mentionnée dans le rapport comme étant la « sous-région à la croissance la plus rapide du continent, avec une croissance du PIB de 5,3% en 2017 ».
L'Éthiopie serait en tête des performances de croissance en Afrique de l'Est malgré la faiblesse persistante des prix mondiaux pour ses principales exportations et la réapparition des conditions de sécheresse dans certaines parties du pays. La croissance économique du pays pour 2017 est estimée à 7,3% et devrait atteindre 7,5% en 2019.
Selon M. Hussein, « la consommation intérieure forte, l'augmentation des investissements et les dépenses publiques consacrées aux infrastructures telles que les routes, l'énergie et la construction de parcs industriels pour l'expansion du secteur industriel, entre autres sont parmi les moteurs de cette croissance en Éthiopie ».
Le WESP est produit chaque année par le Département des affaires sociales de l'ONU, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, les cinq Commissions régionales des Nations Unies et l'Organisation mondiale du tourisme.
Le rapport appelle à renouveler les efforts pour réduire la dépendance excessive vis-à-vis des revenus tirés des produits de base grâce à la diversification économique et à la transformation structurelle.