Le dirigeant d'un petit parti libéral a annoncé lundi 29 janvier qu'il serait finalement candidat à l'élection présidentielle du mois de mars face à Abdel Fattah al-Sissi. Mais la candidature du dirigeant du parti Ghad, qui faisait jusqu'à alors campagne en faveur du président égyptien, semble avoir pour principal objectif d'éviter au chef de l'Etat de rester seul en lice après le retrait forcé de ses rivaux et un appel au boycott d'opposants.
L'actuel chef de l'Etat égyptien devrait avoir pour seul adversaire au premier tour de la présidentielle (26-28 mars) le dirigeant du parti Ghad. Moussa Moustafa Moussa a déposé son dossier de candidature auprès de la commission électorale lundi, juste avant l'heure limite. Il dit avoir rassemblé les parrainages requis.
Cette initiative de dernière minute paraît destinée à sauver les apparences d'un scrutin pluraliste après une série de désistements. Mais il ne semble s'agir que d'une opposition de façade. Jusqu'alors, Moussa soutenait en effet l'élection de Sissi pour un second mandat. Son parti avait même organisé la semaine dernière des réunions publiques destinées à recueillir des signatures de soutien à la candidature du chef de l'Etat.
Au moment où il déposait son dossier de candidature, lundi, la page personnelle de Moussa sur Facebook comportait d'ailleurs toujours une photo de Sissi avec la mention « Nous vous soutenons pour la présidence de l'Egypte ».
Une opposition muselée, une réélection garantie
La réélection du maréchal Sissi, qui dirigeait l'armée quand il a renversé le président islamiste Mohamed Morsi en 2013 et porte désormais un costume civil, ne fait aucun doute. Il avait obtenu 97 % des voix en 2014 lors d'un scrutin dont l'opposition avait aussi été écartée. La commission électorale a assuré que le scrutin serait honnête et transparent.
Mais plusieurs figures de l'opposition ont demandé aux Égyptiens de rester chez eux pour dénoncer la répression tous azimuts qui vise jusqu'aux anciens compagnons d'uniforme du président Sissi, comme l'ex-Premier ministre Ahmed Chafik et l'ex-chef d'état-major Sami Anan, arrêté la semaine dernière après avoir annoncé sa candidature.